Quels sont les textes principaux de l'hindouisme ?
Les saintes écritures hindoues sont infiniment vastes, mais on peut facilement s’y retrouver. Voici les notions importantes sur ce sujet, tirées du glossaire du « Catéchisme hindou » de Satguru Sivaya Subramuniyaswami, 1990. Ce recueil, que nous posterons bientôt dans son intégralité, fut construit au cours de plusieurs années par le satguru et ses swamis avec le concours de nombreux pandits, swamis, académiciens et autres autorités hindoues.
Veda: Sanskrit: savoir. Nom générique des plus anciens textes de l’Inde, considérés comme sruti, soit révélations que les Dieux firent aux rishis, et que ceux-ci transcrivirent. Les quatre Vedas—le Rig, le Yajur, le Sama, et l’Atharva—datent de 1 500 à 500 a.n.è., et consistent de quelques 20 000 versets. Il forment, avec les Agamas, les textes principaux, sruti, de la religion hindoue, c’est-à-dire que c’est Dieu Siva et les Dieux qui les révélèrent aux rishis, par le médium des facultés superconscientes de ces derniers. Sruti signifie «ce qui est entendu» (par les rishis), et implique que les connaissances mystiques contenues dans les Vedas ne se transmettent pas par l’intellect humain, mais par les factultés superconscientes. A l’origine, les Vedas se transmettaient oralement, et ce n’est que relativement récemment qu’on les a écrits. Chaque Veda consiste en quatre sections, les Samhitas, les Brahmanas, les Aranyakas, et les Upanishads. Les Samhitas et les Brahmanas définissent l’Etre suprême comme étant à la fois immanent et transcendant, et décrivent un système de dévotions faites par le rite du feu, qui exploite la puissance ésotérique du chant et du feu pour établir la communion avec le divin. Les Aranyakas et les Upanishads décrivent le voyage de l’âme à travers l’évolution, la formation yogique qu’elle subira tôt ou tard pour arriver à la réalisation de l’Absolu, au-delà de toute dualité, destin de toute âme sans exception.
Agama: Sanskrit: « Ce qui est descendu (provient d’en haut). » Nom de certaines écritures saintes qui appartiennent à l’une ou l’autre des dénominations hindoues, et qui font, ensemble avec les Vedas, les sruti de chacune d’elles. Les plus anciens agamas que l’on connaissent sont sivaïtes, écrits pendant le premier millénaire a.n.è. Les agamas vishnuites et shaktites sont venus plus tard. Et tandis que les Vedas décrivent des principes philosophiques dit « généraux », les Agamas sont dits « spécifiques », car ils détaillent les rites et les principes yogiques qui mènent à la délivrance. Ces textes constituent l’authorité sivaïte quant aux rites et tout ce qui se rapporte au temple, dont les dévotions, l’architecture et la sculpture.
Agamas sivaïtes: Agama signifie en sanskrit: « Ce qui est descendu, » ou « ce qui a été reçu »--c’est-à-dire, connaissance que révèle le Divin. Les vingt-huit Agamas sivaïtes (ou simplement, comme on dit entre Sivaïtes, les « Agamas ») font autorité dans toutes les branches du sivaïsme. Ils consistent d’enseignements, et surtout d’instructions fort détaillées, se rapportant aux quatre voies spirituelles du sivaïsme, soit quatre margas—chariya, kriya, yoga, et jnana. Ils sont la source et l’autorité en tout ce qui concerne temple, rite et dévotion. Notamment, ils élaborent l’architecture du temple dans tous ses menus détails, les principes, les divers stages et aboutissements du yoga, ainsi que les connaissances tantriques du kundalini-yoga.
Agama tamoul: Nom alternatif et terme d’estime et d’affection pour l’œuvre de Tirumular, le Tirumantiram. Il est « tamoul » car il est écrit en cette langue, et il est « agama » parce que son contenu résume les enseignements essentiels des Agamas sivaïtes. On doit noter cependant que le Tirumantiram contient et résume également les enseignements des Vedas.
Une page de l’Atharva Veda. (Image offerte gracieusement par Wikipedia)