20e leçon - Les saintes écritures de l’hindouisme
Les saintes écritures de l’hindouisme
Les enseignements essentiels et fondamentaux de l'hindouisme se contiennent dans les Veda, les Upanishad, et les Agama.
Les Vedas
Les Vedas sont les plus anciennes écritures saintes de l'hindouisme — et du monde — ayant été composés il y a plus de 3 500 ans. Et il ne s’agit là que de la période où les veda (connaissances, savoir) ont été écrits. Avant l'écriture, ce savoir fut transmis oralement de maître à disciple depuis l'aube des temps. Souvenons-nous que le véritable nom de l’hindouisme est sanâtana dharma — la voie, l'enseignement éternels.
Il y a quatre Vedas: le Rig, le Sama, le Yajur, et l’Atharva.
Les Vedas, écrits en ancien sanskrit, sont dits sruti, (ce qui est entendu, révélé), c’est-à-dire qu’ils sont d’origine divine, révélés aux rishi (grands sages) par Dieu et les Dieux. Le paramaguru Siva Yogaswami nous a dit : « On peut arriver au sommet en grimpant pas à pas. Mais il est des êtres exceptionnels qui, à l’aide de sruti, guru et perspicacité personnelle, s’envolent et montent comme des aigles. »
Que contiennent les Vedas ?
Les Vedas contiennent deux genres d’écriture. On y trouve d’une part, de nombreux cantiques de louanges, de prières, ou d’invocations que les prêtres adressent aux Dieux au cours des cérémonies védiques et, d’autre part, une série de dialogues où certains rishis font part à leurs disciples de leurs réalisations spirituelles.
Chaque Veda se divise en quatre sections : les samhita, les brahmana, les aranyaka, et les upanishad. Les trois premières sections consistent de cantiques, de directives pour bien les chanter, et de descriptions détaillées des nombreuses cérémonies et de leur sens mystique. L’influence de plusieurs traditions religieuses se dégage de ces sections. Ainsi, on y trouve des allusions non seulement à Siva, Muruga et Ganesha, mais à de nombreux autres Dieux encore. La quatrième section est celle de la philosophie : les upanishads. Upanishad signifie : « s’asseoir avec dévotion près d’un être », soit près d’un guru qui répond aux questions de ses disciples et leur explique spontanément la nature de Dieu, de l’âme, et du monde.
Quelle est l’écriture sivaïte fondamentale ?
Tandis que les Vedas forment le fondement de toutes les dénominations de l'hindouisme, ce sont les Agamas sivaïtes, ou saïvagama, qui expliquent le sivaïsme en particulier et y font autorité. Elles ont été rédigées en sanskrit il y a plus de 2 000 ans et se considèrent sruti, écritures révélées, au même titre que les Vedas.
Il existe vingt-huit agamas en tout, qui décrivent la religion hindoue-sivaïte dans tous ses aspects. Chaque agama se divise en quatre sections: chariya (la voie du devoir), kriya (la voie de la dévotion), yoga (la voie de l’expérience spirituelle), et jnana (la voie de l'être illuminé). La section chariya énumère les principes moraux et les pratiques religieuses que le dévot doit respecter dans sa vie ordinaire. La section kriya décrit tout ce qui concerne la dévotion et le temple, autant les convenances que respectent les prêtres et les dévots que les principes d’architecture, les règles sur l’installation de la murti ou l’aménagement d'une fête. Et c’est dans la section yoga qu’on trouve une description des huit yogas, du plus élémentaire au plus avancé : yama, niyama, asana, pranayama, pratyahara, dharana, dhyana, et samadhi (Nous reviendrons sur cet enseignement extraordinaire dans une prochaine leçon). Et enfin la section jnana consiste en un exposé détaillé de la philosophie sivaïte, expliquant à merveille Pati (Dieu), pasu (l’âme), pasam (le monde), et les rapports qui existent entre eux. C’est bien, en effet, toute la religion sivaïte qui se révèle grâce aux saints Agamas.
Pourquoi le Tirumantiram de Tirumular est-il unique parmi les écritures sivaïtes ?
La qualité très spéciale du Tirumantiram est qu’il rend en un seul volume tous les enseignements essentiels des vingt-huit Agamas. En particulier, les deux grands fleuves philosophiques de l’hindouisme, siddhanta et vedanta, se rencontrent et se réunissent en cette œuvre.
L’œil voit mille choses
Mais ne sait pas se voir.
C’est ainsi que nous ne voyons pas
Dieu en nous.
Tirumular