top of page

22e leçon

En plus des srutis, les Sivaïtes du monde vénèrent les saints enseignements transmis dans leur langue et tradition particulières, et ceux transmis par leur guruparampara (lignée de gurus).


Quelle est l’importance du Thirumantiram de saint Thiruvalluvar ?


L’auteur du Thirumantiram, Thirumular, le grand saint sivaïte, était avant tout un yogi accompli, un être qui eût découvert et éprouvé en lui-même les ultimes vérités. Et ce sont sur ses propres expériences ainsi que sur les Agamas qu’il se base pour composer son œuvre. Et ce sont tous les principes de la religion sivaïte qu’il articule clairement et succinctement — avec de tellement belles tournures et métaphores que nous en tirons aisément le sens pratique et pouvons l’appliquer à notre vie. L’ouvrage, en son essence la plus profonde, n’est ni un cantique de dévotion ni un exposé intellectuel. Il parle au-delà du cœur et de la raison, et se base plutôt sur le yoga, cette reine des sciences qui mène à se connaître soi-même et que Thirumular expose et exalte tout au long de ses 3 000 versets.


Ainsi celui ou celle qui veut s’adonner à la sâdhana et au tapas y trouvera tous les principes du sâdhanamarga, le chemin qui consiste à mettre les principes religieux activement en pratique dans sa propre vie. Plutôt que d’écrire en sanskrit, le langage religieux traditionnel, Thirumular composa ses vers en Tamoul, la langue courante de l’Inde du Sud. Ainsi réussit-il à mettre les grands enseignements éternels à la portée de tous. C’est pourquoi le Thirumantiram s’appelle « l’agama tamoul ». Il est essentiel à la tradition hindoue-sivaïte.


Quelle est l’importance du Thirukkural de saint Thiruvalluvar ?


Le Thirukkural, ou « saint Kural », qu’écrivit Thiruvalluvar en tamoul il y a plus de 2 000 ans, est une importante œuvre littéraire d'éthique. Thiruvalluvar y expose en couplets lyriques, les principes de moralité dont on peut bien avoir besoin toute sa vie durant. Il comprend cent trente-trois chapitres de dix couplets chacun. Chaque chapitre dépeint une qualité ou un défaut humain, et chaque couplet est un aperçu sur cette qualité ou défaut. Les vers sont tellement tranchants le plus souvent qu’ils transmettent en un instant une compréhension profonde, inoubliable — et avec humour, souvent. Paramaguru Siva Yoga Swami dit un jour : « Apprends à te connaître ; étudie bien le Thirukkural. »


Y a-t-il d’autres écritures importantes pour le chercheur saivasiddhantin ?


Outre les écritures philosophiques et morales, nous tirons grand profit 1) des enseignements écrits de notre guruparampara et 2) des nombreuses oeuvres de dévotions, dont les cantiques des quatre samayâcharya, soit les saints Sambandar, Appar, Sundarar et Manikkavasagar.


Les samayâcharyas ont tous vécu entre les VIIe et IXe siècles, lors de la grande renaissance sivaïte dont ils étaient en grand partie la cause. En bhaktas exemplaires qui ne vivaient que pour Dieu, ils pélerinaient constamment tout à travers le pays tamoul, visitant d’innombrables temples à Siva, et chantant les louanges des murtis qu’ils y rencontraient. Partout où ils passaient, par leur simple présence, par la qualité de leur dévotion, et par leurs belles chansons, qu’on a nommées depuis « cantiques devaram », ou simplement « les devarams », ces grandes âmes réjouissaient tous les cœurs.


Notre religion ne consiste pas en une révélation fixe, ou figée une fois pour toutes. Ainsi, les écritures de Siva Yogaswami (qui vécut de 1872 à 1964) et les paroles de son satguru et de ses paramaguru (satguru de son satguru et arrières-satgurus) consistent pour nous en autant d’authentiques écritures saintes qui font autorité dans notre vie quotidienne. Nous comprenons parmi celles-ci les Natchintanaï ( « Bonnes pensées ») de Siva Yogaswami et tous les écrits de Gurudeva, Sivaya Subramuniyaswami, le disciple de Siva Yogaswami, et les écrits de Satguru Bodhinatha Veylanswami, le disciple de Gurudeva et couramment le chef du Monastère hindou de Kauaï à Hawaii.


Quelle est la voie spirituelle que préconise Siva Yogaswami dans ses Natchintanaï ?


Notre paramaguru nous recommande vivement sivathondu et sivadhyanam, altruisme et méditation.


Notre croyance en Dieu est absolument nécessaire, mais elle ne peut d’elle-même nous mener à la délivrance. Durant toute sa vie, et notamment dans les Natchintanaï, Siva Yogaswami enseigne les principes de sâdhanamarga. C’est-à-dire que croyance et connaissance doivent se complémenter par le travail, la discipline, l’épanouissement personnel, la purification, et surtout la transformation intérieure.

Notre sâdhanamarga consiste en partie à étudier et mettre en pratique les principes du Saint Kural, et suivre ce précieux mahâvakiam (grande déclaration) de notre paramaguru : « Reste summa ! », sache rester tranquille, calme, silencieux et contemplatif. De même qu'on corrige un enfant qui court à droite et à gauche sans cesse, « Vas-tu rester tranquille ! » De même, quand ce sont nos esprits qui courent à droite et à gauche sans cesse, le grand guru nous a appris à nous corriger nous-même, « Vas-tu rester tranquille ! » on se répète.


Il nous a enseigné encore : « Apprends à savoir qui tu es. Il faudra d’abord pouvoir te concentrer. Exerce-toi à te souvenir de Siva sans relâche, et à le trouver partout. Contemple sa forme, et fais ce qu’il demande. Transforme tout ce que tu fais en sivathondu (travail rendu en service à Siva). Renonce à l’égoïsme, et fais ton sivadhyanam (méditation faite avec conscience de Siva). Si tu fais ça, tout ira bien pour toi ».


Ressemblance à Siva provient de s'être approché de lui et communié avec lui.

Suprabhedâgama

22e leçon
bottom of page