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29e leçon - Peut-on connaître le sanatana-dharma aujourd’hui ?

Oui, le sanatana-dharma existe en sa totalité dans la tradition sivaïte qui se nomme « saïva-siddhanta », telle qu’elle se trouve dans l’œuvre de Thirumular. Sa théologie embrasse à la fois Vedas et Agamas, et est identique à celle des Upanishads védiques et des Agamas.


Toutes les religions du monde sont enfants et petits-enfants du sanatana-dharma, et préservent, chacune, plus ou moins de ses enseignements.

Comment définit-on la théologie du sivaïsme ?


Le sivaïsme n’est ni panthéiste (nous ne disons pas que Dieu est simplement la totalité de l’univers), ni polythéiste (il n’y a vraiment qu’un seul Dieu créateur de tout ce qui existe, les autres Dieux étant des âmes individuelles créées par le Dieu unique comme nous le sommes), ni monothéiste (nous adorons tous les Dieux, l’Unique créateur, et les âmes hautement avancées qui vivent au monde causal dans leur corps lumineux). Si l’on doit classifier la philosophie sivaïte, ce sera sous la rubrique « théisme moniste » qui signifie que Dieu y est à la fois manifeste et non manifeste, et que la réalité est à la fois dualiste et non dualiste. C’est un peu technique, mais facile à comprendre. Souvenez-vous de la phrase de la chanteuse Subbulakshmi:


« Ce qui donne tout son pouvoir et sa beauté à bhakti, c’est de savoir au fond de nous, que nous ne sommes pas autre que le Dieu qu’on adore. »


Quand elle parle de Dieu qu’on adore, elle est dualiste parce qu’à ce moment-là, sa philosophie se compose de deux pôles : Dieu d’un côté et soi de l’autre. Mais quand elle dit, « nous ne sommes pas autre que lui », elle est moniste, parce qu’à ce moment-là, sa philosophie se compose d’une seule Vérité irréductible : Dieu et soi ne font qu’un et sont inséparables. À premier abord, on croit voir une contradiction, mais le sivaïsme réconcilie les deux points de vue. Comment ? Aussi aisément et avec autant de naturel et de joie que le fait Subbulakshmi dans sa merveilleuse phrase.


C’est aussi le sens de ce que nous disions plus haut à propos du Thirumantiram : « … les deux grands fleuves philosophiques de l’hindouisme, siddhanta et vedanta, se rencontrent et se réunissent en cette œuvre. » Siddhanta est la philosophie du chemin (Dieu paraît être un autre) et vedanta est la philosophie de l’arrivée (union mystique en Dieu, étreinte de la Vérité absolue).


Le sivathondan (collaborateur de Siva) montrera le chemin par la clarté de son amour, et par ses savants exposés sur la nature de la réalité qui révèleront que vedanta et siddhanta ne sont pas deux chemins divergents, et qu’ils sont, en effet, deux perspectives sur un seul Être unique et lumineux.»

Le paramaguru Siva Yogaswami

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