Le premier aspect de l'âme

L'âme est éternellement unie avec Siva — Siva en tant que Parasivam et en tant que Parasakti (Sakti suprême, « para» signifie « suprême »), Conscience pure. On ne devient pas Parasivam, le Soi, où Parasakti, Conscience pure ; nous le sommes déjà, et depuis toujours. Ce que nous recherchons, c’est réaliser ces deux perfections de notre âme, éprouver directement en une expérience personnelle, que nous sommes bien Cela. « Tu es Cela », Tat tvam Asi, nous enseignent les Vedas .

Le deuxième aspect de l'âme

Mais ce que l’Âme n’est pas encore, ce qu’elle est en train de devenir, c’est Siva en tant qu’Âme primordiale, Dieu personnel, Dieu avec forme représenté par Siva Nataraja, le danseur cosmique. Là est tout le sens de notre évolution et de notre épanouissement, l’objectif final de notre existence, de toute notre évolution, visvagrâsa, le quatrième et dernier des quatre objectifs énumérés plus haut. Cet objectif-là, l'âme l’atteint après moksha et après une longue évolution dans les mondes célestes qui s’épanouira durant des étendues de temps inimaginablement longues. Au moment de visvagrâsa, l'âme se fondra totalement en Siva, deviendra Siva, comme une goutte d’eau tombe dans la mer et devient la mer.

Chercheur: Gurudeva, maintenant que nous comprenons l’enseignement de Satchidânanda. Que faire pour en avoir l’expérience directe ?

Gurudeva: « Vous pouvez, en ce moment même, toucher cette perfection de Siva en vous, simplement, en calmant chitta, la substance mentale. Et cela s'accomplit par pranâyama, la respiration calme, lente et profonde, respiration par le diaphragme.

« L’esprit, dans son état naturel, ressemble à un lac parfaitement tranquille. Mais dans une vie menée en ce monde, on perd l'état naturel et le lac n’est plus tranquille. Il y a du vent. Les vagues qui apparaissent à la surface du lac produisent des reflets qui empêchent de voir autre chose que la surface de l’eau. Ce sont les effets des karmas, les bons et les mauvais, les heureux, les malheureux et les mixtes. Mais quand les karmas se calment, il n’y a plus de vent, de vagues ou de reflets. On peut maintenant voir plus en profondeur, jusqu’au fond du lac où se trouve, depuis toujours, le grand trésor.

« Donc, notre premier effort est de bien respirer et ainsi calmer les karmas, les agitations mentales, les vagues à la surface de l’eau. Arriver à cet état de tranquillité est ordinairement un projet de longue durée. Mais on peut prendre les choses en main et aller plus vite. Dans l’état de méditation, on peut temporairement calmer ces karmas, ne serait-ce qu’un instant, et éprouver Satchitânanda, un mot sanskrit qui se compose de trois autres: 1) Sat (le Vrai, le Pur) 2) chit (substrat ou substance de l’esprit) et 3) ânanda (béatitude).

Exercise

Tâchez pendant quelques minutes de faire ce que Gurudeva vient d’indiquer.

1. Choisissez un moment quand vous serez tranquille.

2. Le moment venu, asseyez-vous tranquillement et respirez doucement et calmement quelques minutes, préférablement par le diaphragme.

3. Calmez l'esprit, laissant aller toute préoccupation et tout souci. Soyez content et sentez-vous bien. Dégustez pleinement ces sensations.

4. Trouvez la Conscience en vous, c’est elle qui va d’objet en objet, de pensée en pensée. Saisissez-la dans son état dit « Conscience pure » sans un objet, sans qu’elle soit consciente d’une autre chose à part elle-même. Vous voudrez peut-être revoir la leçon 37.

Vous y êtes arrivé ? Si oui, félicitez-vous, vous êtes bien avancé sur le grand chemin spirituel ! Si vous n’y êtes pas arrivé ou peut-être ne comprenez pas encore tout à fait bien, c'est normal, mais vous avez entamé le sujet et, si vous persévérez dans votre sâdhana, vous y arriverez au bon moment et ce sera pour vous une grande réussite qui enrichira votre vie. N’oubliez pas que Satchitânanda est le premier objectif. S'il demeure toujours votre objectif, c'est bon. Continuez à lire. AUM.

Voyez Dieu partout.

Paramaguru Siva Yogaswami