39e leçon - Deuxième objectif, le Soi Dieu
Pensée-révision
Pour réaliser nos objectifs spirituels, nous cherchons d’abord à calmer nos karmas.
De première importance
Et comment nous y prendre pour calmer les karmas ? C’est bien simple, et c’est le point de départ de Yoga, de l'hindouisme, et de toutes les religions du monde : avant toute chose, sois bon, fais ce qui est bien. Certaines religions n’enseignent d’ailleurs que cela : « Sois bon, Dieu te récompensera. » Cet enseignement premier est tellement important que le Thirukkural nous recommande, « Fais le bien à chaque occasion et par tous les moyens possibles. »
Ceux qui comprennent ne veulent plus perdre un instant.
La Réalité absolue au-delà même de Satchidânanda
Satchidânanda est l’antichambre du Soi.
Gurudeva explique : « Dieu Siva, voyez-vous, est absolu; il est la Réalité même. Pour découvrir Dieu Siva en sa perfection et sa Réalité ultimes, le yogi plonge dans les profondeurs de la contemplation. À mesure que, dans son esprit, se soulèvent les pensées et les idées qu’il a entretenues jusqu’alors à propos de lui-même, du monde et du Dieu qu’il recherche, il se répète : “ Neti... neti... Non, ce n’est pas cela... et ce n’est pas cela non plus… ” Sa conscience, après beaucoup de volonté et d'efforts sincères, se calme enfin, s’élargit et devient Satchidânanda.
« Dans cet état béatifique, le yogi existe partout, et en toute forme.
« Mais il n’oublie pas que son objectif est encore au-delà de cette béatitude, et il continue à se dire: “ ...neti...neti... non, ce n’est pas le Cela que je cherche… ” Il se sert de mantra, de tantra, et d’une volonté inébranlable, jusqu’à ce que les derniers effets de la forme, du temps, et de l’espace s'apaisent, et enfin disparaissent. Le yogi, en un profond état de nirvikalpa samadhi (réalisation du Soi), se fond en Parasivam. Tels sont les mystères de notre grand Dieu Siva.
Qui est-ce que Parasivam ?
Parasivam est le Soi, Siva en son aspect le plus haut, son aspect ultime, Siva en son Être non manifeste et absolu.
« Non manifeste » veut dire que Dieu Siva, en cette perfection-là ne prend jamais une forme, ne se distingue jamais d’une autre chose, ne change pas, ne devient jamais. On ne peut pas le voir ; on ne peut pas l’entendre ; on ne peut pas même être conscient de lui. Ce n’est qu'après, une fois que nous sommes revenu à notre conscience personnelle que nous réalisons ce qui s’est passé et pouvons profiter des conséquences.
« Absolu », le contraire de « relatif » est défini ainsi dans notre dictionnaire en ligne : « Dont l'existence ou la réalisation ou la valeur est indépendante de toute condition de temps, d'espace, de connaissance, [ou de toute autre chose (notre ajout)] etc. » La définition s’applique parfaitement à Siva, l’Absolu au-delà du temps, de l’espace et de la conscience (connaissance).
Gurudeva, comment arrive-t-on à réaliser le Soi ?
Gurudeva : « Ce n’est qu’en union mystique qu’on peut connaître Parasivam. Et, une fois qu’on l’a connu, on ne peut jamais expliquer qui il est, et quelle a été notre expérience. Tel est le grand mystère qu’ont réalisé les yogis, les rishis, les saints, et les sages à travers les millénaires. Parasivam comble toute chose. Il est Cela en quoi rien n’est absent. Il faut s’unir en lui en union mystique pour le connaître. Cependant il n’existe pas, mais semble exister. Et encore : l’existence même, tous les états d’esprit, et toutes les expériences possibles ne pourraient être, sans cette Réalité ultime et transcendante qu’est Dieu Siva.
« Siva est le Soi de tout ce qui est, ou paraît être.
« C'est la science de Yoga qui montre le chemin au sommet. Mais une fois l’objectif atteint, on devient cet objectif même. On sourit, satisfait, sachant le secret, le grand et saint secret — nous sommes éternellement unis à Parasivam, le Soi Dieu au-delà de l’esprit, de toute conscience, même au-delà de la Conscience pure. On tient la clé de l'existence dans la main.
« J’ai expliqué un jour, il y a des années: “ Imaginez qu'au-dessus de vous, il n’y ait rien. Qu’en dessous de vous, il n’y ait rien. A votre droite, rien. À votre gauche, rien. Devant vous, rien. Derrière vous, rien. Puis, fondez-vous, disparaissez, dans ce néant. Voilà l’explication idéale de la réalisation du Soi. Et cependant, ce néant n’est pas l’absence de quelque chose, un manque, comme le vide d’une boîte vide qui serait une lacune. Ce néant est au contraire la plénitude de toute chose, la force, la puissance qui soutient l’existence de tout ce qui est, ou paraît être… ” Vraiment, un Dieu tellement souverain est bien l’Absolu. »
Ce dernier paragraphe fait partie d’une causerie de Gurudeva faite en 1959 intitulée Le Soi Dieu où il explique ce qu’est le Soi, ce qu’il apporte à celui ou celle qui le réalise, et comment on y arrive. Gurudeva était hautement inspiré pendant la causerie et ses paroles constituent un poème venu des mondes célestes. Demain, nous vous enverrons le texte complet.
Il prend vingt minutes à lire (si on ne se presse pas). Nous vous recommandons de prendre deux jours pour bien le lire et le déguster. Ce seront vos leçons 40 et 41.
Nous sommes Cela. Il ne s’agit pas de devenir Cela.
Paramaguru Siva Yogaswami