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3e leçon - Les hommes adorent Dieu de différentes manières. Nous l’adorons en trois de ses formes traditionnelles. Qui sommes-nous et qui sont les Dieux, par rapport à Dieu ?

En quelles formes adore-t-on Siva ?

A vrai dire, tout ce qui existe peut-être considéré comme une forme de Siva. Mais, suivant notre tradition ancienne, nous l’adorons en trois formes, ou murti, principales : le Sivalingam, Ardhanarishvara, et Nataraja. La forme simple et indéfinie du Sivalingam dirige no spensee et notre devotion vers Siva en tant que Parasivam, Siva en son Être absolu. Lorsque c’est en tant que Satchidananda, Amour et Conscience purs, que nous le cherchons, nous l’invoquons en sa forme d’Ardhanarisvara, Siva-Sakti, où tous les opposés et toute dualité se réconcilient. Et lorsque c’est en tant que Mahesvara, Âme primordiale, que nous l’adorons, nous l’invoquons alors en sa forme de Nataraja, le Danseur divin qui anime l’univers par ses cinq puissantes actions de création, préservation, destruction, obscurcissement, et révélation. Ainsi, au moyen des trois murthis, nous adorons Dieu en chacune de ses trois perfections. Le Sivalingam représente Parasivam, Réalité absolue. Ardhanarisvara représente Satchidananda, Conscience pure. Et Nataraja représente Mahesvara, l'Âme primordiale. On ne veut pas dire pour autant que Siva se limite à ces trois formes. Il se manifeste également en Dakshinamurti, Précepteur silencieux, Guru des gurus et Grand Yogi. Siva vit et existe en toutes ces formes, et bien d’autres encore.

Est-ce que les autres Dieux existent indépendamment de Siva ?

C’est Siva qui a créé les Dieux et les a pourvus d’une existence personnelle et de pouvoirs distincts. Pourtant, ils n’ont d’existence qu’en lui. Ils existent séparément de lui tout en demeurant inséparables. En fin de compte, rien n’existe en dehors de Siva. Lui seul règne partout et en toute chose. Aucun atome ne remue si ce n’est par sa volonté.

Ganesha, Muruga, Indra, Agni, et les trente-trois millions de Dieux sont des âmes comme nous le sommes, créées par Siva et destinées toutes à revenir à lui en union mystique — mais ce sont des âmes très âgées, hautement évoluées, et immensément puissantes. Comme toutes les âmes, elles ne sont ni masculines ni féminines, bien que la coutume les représente souvent en Dieux ou Déesses. Nous savons que les régions spirituelles sont la demeure de Siva, des Dieux, et des devas. Dieu Siva est l’Être suprême, l’Unique qui ne connaît pas de second, le Dieu des Dieux qui a créé, entre autres, les Dieux (ou mahadeva) qui demeurent avec lui dans le monde causal. Les devas, par contre, les anges ou êtres célestes qui habitent le monde astral et dont il existe des milliards, sont généralement sujets à renaître sur cette Terre. Ceux-ci, tandis qu’ils vivent entre deux vies terrestres, aident les Dieux à guider l’évolution humaine. Nous adorons les Dieux Ganesha et Muruga comme nous adorons Dieu Siva, mais nous n’adorons pas les devas. Les Dieux Ganesha, Muruga et tous les devas adorent Siva. Le paramaguru Siva Yogaswami nous a enseigné: “Il est évident que rien n’existe indépendamment de l’Être unique et suprême. Sa volonté prédomine d’éternité en éternité ”.

Qui sommes-nous par rapport à Siva ?

En vérité, nous ne sommes pas essentiellement différents de Dieu Siva. Les Veda proclament Tat tvam asi, tu es Cela, Dieu en tant que Parasivam. Nous ne sommes pas autre que lui. En tant que Satchidananda, Superconscience pure, il demeure en nous en ce moment même. En tant que Mahesvara, il est notre Maître suprême et notre Bien-aimé. Dieu Siva n’est jamais distinct de nous. Il est la Vie de notre vie, le Souffle de notre souffle. Nos rapports avec Siva évoluent à mesure que nous évoluons et que notre compréhension s’approfondit. Ainsi, avant de vivre religieusement, Dieu est un étranger, un inconnu. Nous en arrivons même à croire que c’est simplement sa nature d’être éternellement loin de nous et inconnaissable. Mais cette illusion s’évanouit dès que l'on s’engage sur le chemin spirituel. Nos rapports avec lui se modifient: Dieu n’est plus l’étranger inabordable, mais le Maître dont nous sommes l’humble serviteur, stage où nous éprouvons avant tout de la crainte à son égard. Puis, au fil de l’évolution, l’image du Maître se transforme et celle d’un Père. On se sent le fils bien-aimé plutôt que le serviteur. La crainte fait place à l’amour, au profond respect, et au sens du devoir. Plus tard, c’est l’aspect dominateur de Dieu qui se résorbe pour laisser se dégager une entente bien plus profonde, marquée par un sentiment de solidarité et de confiance. Dieu est à présent notre plus cher et fidèle Ami. Enfin, arrivant au stade final de notre séjour terrestre, Dieu et nous devenons aussi intimes que deux amoureux, l’amour ne cessant de grandir de jour en jour pour mener enfin à l’union parfaite: nous réalisons Parasivam, le Soi Dieu, la plus profonde des vérités. Le paramaguru Siva Yogaswami disait: “Croyez en Dieu. Croyez en lui et faites-lui confiance sans réserve. Pensez qu’il est plus doux que le plus doux des plaisirs terrestres. Pensez à sa gloire sans cesse, a jour et nuit. Aimez-le tendrement jusqu’au fin fond de votre être. Nous sommes ses serviteurs, nés à le servir. C’est, sur cette Terre, toute notre raison d’être.”


C’est lui qui a donné la vie aux Dieux innombrables, aux anges et aux hommes, aux bêtes et aux oiseaux, au riz et au blé, et jusqu’à l’air qui nous préserve.

Mundaka Upanishad

3e leçon - Qui sommes-nous, et qui sont les Dieux ?
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