Il est facile d'être conscient de ce qui se passe dans l’esprit conscient, et c’est pourquoi il s’appelle esprit conscient. On sait précisément où on se trouve à un moment donné, où on va et quelle est l’heure de la journée. On sait parfaitement bien qui on est (c’est marqué sur notre carte d’identité) et qui est la personne qu’on rencontre au magasin (on se souvient de son nom, de toutes nos rencontres précédentes, d’un tas de détails à son propos, ainsi qu’une liste de nos opinions, jugements et sentiments envers elle). Nous savons très bien qui elle est. Bref, on a, pour un temps, une certaine sécurité dans l’esprit conscient. On sait ce qui est vrai et ce qui est faux, ou plutôt : ce qui semble vrai et ce qui semble faux.

L'apparente sécurité que nous offre l'esprit conscient vient du fait que l’on croit savoir ce que nous croyons savoir. On le croit parce que nous avons l’illusion que nous sommes dans un monde solide, doté d’une vérité vérifiable. Mais le savoir que nous croyions tenir de ce monde est des plus superficiels. Il s’effrite dès qu’on se met à y regarder de près. Les sages appellent ce faux savoir avidya, ignorance.

C’est au moment où l'âme commence à soupçonner que ce qui apparaissait solide ne l’est pas du tout, qu’elle se met à chercher quelque chose de plus solide, de plus vrai. Dans sa causerie, Le Soi Dieu, Gurudeva dit que l’on s’engage sur le chemin spirituel au moment où :

… ce qui vous paraissait réel

commence à perdre de sa réalité.

Ce n’est qu’alors

que vous arriverez

à vous détacher suffisamment

pour chercher,

pour trouver,

une nouvelle réalité —

une réalité plus permanente.

L’esprit subconscient, comme son nom l’indique, n'est pas aussi net que l’esprit conscient. Il est flou et incertain. À moins d'être formé en spiritualité, on n’est généralement pas du tout conscient même qu’il existe. Il est difficile de le comprendre et, par conséquent, de comprendre ce que nous appelons « la vie ». En Occident, on ignorait même son existence jusqu'au tournant du vingtième siècle. Et les psychologues pionniers qui se sont mis à en parler et à tâcher de prouver son existence se sont butés à beaucoup de résistance.

Le subconscient est un état d’esprit plus subtil que le conscient, plus fin, plus proche de ce qui est vrai. Mais à moins d'être un méditant mûr ou un sage, on ne peut pas le voir avec nos deux yeux, on ne peut pas savoir son contenu comme nous le faisons dans l’esprit conscient. Pour voir le contenu du subconscient il faut commencer à se servir de notre troisième œil, et tout chercheur apprend petit à petit à le faire.

Sachez que tout ce qui est jamais passé par votre esprit conscient en forme d’expériences au cours de cette vie actuelle et de toutes vos vies précédentes, réside en ce moment dans votre subconscient. La plupart de ces expériences ont été résolues il y a bien longtemps. Mais certaines attendent toujours à l'être et, en attendant, elles pèsent dans le subconscient de l’individu.

Comment sait-on qu'on a d'anciennes expériences à résoudre ? Et d’ailleurs, qu’importe ? Ce qui importe, c’est qu’un subconscient chargé affecte l’individu dans sa vie consciente et peut rendre celle-ci compliquée, difficile ou tout au moins, moins agréable qu’elle ne pourrait l'être. Donc, si on éprouve des difficultés dans sa vie, ou si l’on veut simplement s'améliorer soi-même, nous pouvons appliquer les remèdes.

Vous avez en vous la puissance de remodeler tout à fait votre subconscient et transformer votre vie comme vous l'entendez. Vous pouvez purifier le subconscient systématiquement en remplaçant les impressions négatives du passé par des impressions positives. Une fois qu’il se purifie tant soit peu, le subconscient devient votre serviteur et ami pour la vie.

La pratique consistant à répéter des affirmations positives est l’un des moyens les plus efficaces de réformer le subconscient, et elle sera le sujet de notre prochaine leçon.

Le subconscient est comme une boule de pâte à modeler. Elle garde les impressions qu’on y fait. On peut y mettre de nouvelles impressions, en retirer certaines, et en modifier d’autres. Ce n’est qu’à nous de décider ce qu’on veut y inscrire.Gurudeva