L’œil spirituel et les images mentales

L’une des capacités les plus fructueuses qui s'acquièrent le long du chemin spirituel, c’est de devenir conscient des images mentales et, au cours des années et de notre sâdhana, de les percevoir de plus en plus distinctement. En fait, nous les percevons déjà. C’est la raison pour laquelle certaines paroles, par exemple, nous charment, tandis que d’autres nous repoussent. D'où provient ce pouvoir de la parole ? Il ne provient pas du son, puisqu'une personne qui ne comprend pas le langage, et n’entend que le son, n’aurait aucune réaction. Ce qui charme ou repousse, c'est en fait l’image mentale qu’évoque la parole.

Étudiez bien la vie, l’esprit et vos pensées, et vous verrez que ce sont les images mentales qui font la pluie et le beau temps dans la vie.

L’image est « mentale » parce qu’on la perçoit non pas par les yeux physiques, mais par l’œil unique, l’œil intérieur, le « troisième œil », l’œil spirituel, l’œil de Siva qui est le symbole de notre religion représenté par le point rouge que portent les adeptes sur le front. Nous nous servons de cet œil depuis que nous sommes bébé, mais rarement consciemment.

Quand vous pensez à votre maman, vous la voyez, peut-être instantanément, mais vous la voyez — intérieurement, par votre troisième œil.

Un professionnel résout un problème au travail en pensant aux diverses approches possibles. Il regarde le sujet intérieurement, le tourne et le retourne dans tous les sens dans son esprit, imaginant des solutions. Puis enfin il trouve la solution ne s’étant servi d’autre outil que son troisième œil et les images mentales.

Un client roule son panier dans les allées du supermarché imaginant mentalement ce qu’il va préparer pour dîner ce soir et déjeuner demain en même temps qu’Il regarde mentalement dans les placards et le réfrigérateur chez lui pour noter ce qu’il a déjà et qu’il n’a pas besoin d’acheter. Il a besoin de se concentrer très fort, et les images mentales abondent, se multiplient et se succèdent à une vitesse étonnante.

L’une des principales activités spirituelles consiste à devenir conscient de cet organe, l'œil subtil, et à apprendre à s’en servir positivement.

Faire attention aux images mentales

Si vous composez votre propre affirmation positive, et afin qu’elle ait pour vous l’effet voulu, et non pas un autre, faites bien attention à votre choix de mots et aux images mentales qu’ils invoquent. Si, par exemple, vous voulez contrôler une tendance à la colère, vous penserez sûrement utiliser le mot « colère » dans votre affirmation, disant « Je ne succomberai plus à la colère. » Voyez alors les images mentales que cette phrase évoque.  « Ne… plus… à la … » n'évoquent pas une image mentale. Mais les paroles « Je… succombe … colère » le font. Donc votre affirmation aurait tendance à renforcer votre conception de vous-même comme un être coléreux ; et cela n’est pas du tout votre intention.

Mieux vaut éviter les mots négatifs dans vos affirmations (et généralement dans votre vie). Des affirmations préférables seraient:

« De jour en jour, j’apprends à demeurer calme quoiqu’il arrive. »« Chaque jour, j’apprends à être plus doux avec ma famille. »« De jour en jour, je deviens patient avec tous les gens que je rencontre. »« De plus en plus, je respecte tous les gens que je rencontre. »« Je me rappelle constamment que la raison que je rencontre du monde,c'est pour les remonter et leur rendre la vie plus facile. »

Évitez les exaggerations

Évitez des affirmations qui sont pour vous difficiles ou impossibles à croire. Par exemple, plus haut, nous avons suggéré « De jour en jour, j’apprends à demeurer calme … » ce qui est probablement plus acceptable à votre subconscient que « Je demeure calme en toute circonstance ». Si vous n’y croyez pas, il n’y a pas d’affirmation. Mieux vaut dire « J’apprends … », « Petit à petit je deviens … », « Chaque jour je me trouve un peu plus … »

N’oubliez pas dharma et yama

La pratique des affirmations positives nous est accordée par les devas, les Dieux et les grands satgurus pour nous avancer dans notre élan spirituel. Donc il ne serait pas propice de s’en servir à des fins égoïstes ou adharmiques (contraires au dharma). Cette pratique fait partie de niyama, donc elle compte sur le fait que l’adepte a déjà satisfait la branche de yoga nommée yama.

Les quatres critères nécessaires à une bonne affirmation positive

1. Répétez souvent votre affirmation ; à haute voix est idéal

2. Concentrez vous sur le sens des mots que vous prononcez

3. Visualisez consciemment ce que vous dites

4. Évoquez en vous la sensation que vous imaginez avoir quand l’affirmation se manifestera.

Nous continuerons notre étude des affirmations positives demain.

Souvenez-vous, toujours, que vos paroles sont puissantes, ainsi que les images mentales et les sensations, les sentiments, les émotions qui s'évoquent en vous. Ces mouvements de votre conscience s’inscrivent toutes dans le subconscient. Quand ils sont positifs, pratiques et créatifs, vous aurez confiance en vous-même et vous aurez davantage de succès dans vos démarches. Formulez ainsi vos affirmations, et elles aboutiront.Satguru Bodhinatha Veylanswami, Retour à Siva