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60e leçon - Réel et irréel en même temps

À présent que nous connaissons les enseignements essentiels de l'hindouisme sivaïte, et que nous avons une bonne idée à propos de ses pratiques, nous pouvons en relier plusieurs ensemble pour mieux comprendre. Faisons-le tout de suite en revenant sur ce que Satguru nous a enseigné hier à propos du moment présent.

«… On a tendance à s'enliser dans ce qui nous perturbe et on oublie le remède. On pense aux événements du passé et on imagine des événements troublants dans l'avenir. Du point de vue ordinaire, il semble bien que, oui, les choses pourraient aller bien mal... Mais d'un point de vue plus haut, et plus véridique, ni le passé ni l'avenir ne sont réels. Ils ne sont que ce que nous voulons bien imaginer dans le moment présent. »

Nous apprenons d’abord qu’il y a deux points de vue possibles, le point de vue ordinaire et un point de vue « plus haut et plus véridique ». Notons que l’un n’exclut pas l’autre.

Du point de vue ordinaire, si l’on est préoccupé ou soucieux à propos de demain, il est probablement vrai qu’en ce jour-là les choses pourraient aller mal. Mais il y a un point de vue « plus haut » et « plus véridique » d’où l’on perçoit que demain n’existe pas. Nous allons expliquer.

Dans la pensée occidentale ordinaire (jusqu’à l’arrivée de la théorie des quantas), la vérité ne peut pas dépendre du point de vue. C’est vrai ou ce ne l’est pas. Mais en hindouisme, la vérité absolue, c’est effectivement la Vérité absolue elle-même, Parasivam, le Soi au-delà de tout ce qui existe. Les autres vérités sont toutes relatives, c'est-à-dire qu'elles diffèrent selon le point de vue.

Pour cette raison, on accuse souvent l’hindouisme d'être contradictoire. (Vous avez sûrement noté quantité de contradictions dans notre petit cours.) Mais c’est en fait parce que l’hindouisme et les enseignants hindous sautent volontiers d’une perspective à l’autre, généralement sans prévenir et parfois dans une même phrase.

En fait, la croissance spirituelle consiste à évoluer de vérité en vérité. Nous en lâchons une pour nous hisser à la prochaine. Avez-vous remarqué ? Il en est de même pour la vie humaine : l’enfant abandonne toutes sortes de vérités en grandissant.

Reprenons l’exemple où les choses pourraient aller mal demain. On pourrait être dans une situation, par exemple, telle que si nous n'agissons pas énergiquement aujourd'hui,nous pourrions perdre notre maison demain. Il sera donc tout à fait sage de maintenir le point de vue ordinaire et faire tout son possible pour éviter le pire. Pas question de penser que tout ça n’est pas réel.

Cependant au fond de nous, nous savons qu’il existe une perspective plus haute et ultimement plus vraie, plus réelle, et cela nous donne beaucoup de soulagement dans ce moment difficile. Si l’individu a fait beaucoup de sâdhana jusqu'à ce jour, il aura plus de chance de retenir la vision supérieure et ne pas la laisser noyer par l'intensité du moment.

Dans le cas où l’on commencerait à être pris de panique, on pourrait alors consciemment se rétablir en se rappelant la philosophie et ses hautes vérités :  « Je souffre parce que je m'imagine des conséquences pénibles. Je n’ai pas à penser ainsi. Mes pensées ne sont que des pensées, des possibilités néfastes que j’imagine. Je vais plutôt passer mon temps à imaginer des solutions possibles. » La vérité la plus vraie se trouve dans la sagesse.

Continuant à penser ainsi, on arrive à voir que « demain » n’est que ce que j’imagine qu’il sera.  « Demain », c’est une image mentale ou une série d’images mentales ou un fou tourbillon d’images mentales que l'individu entretient pour un instant. Il n’y a pas un « demain » objectif et réel hors de mes images mentales. Et mes images mentales viennent et s'en retournent à une vitesse parfois inimaginable. Elles sont évanescentes, dépendent de ma volonté de les évoquer, de les entretenir et de les invoquer à nouveau. C’est dans ce sens qu’elles ne sont pas réelles, et que demain, le futur et le passé ne sont pas réels.

Les images mentales sont de vraies images mentales, et Satguru reconnaît ce fait quand il dit « le passé et l’avenir ne sont que ce que nous voulons bien imaginer dans le moment présent. » Elles n’ont de réalité qu’au moment où elles apparaissent.

Et encore: d'où provient cette volonté de faire apparaître l’image ? Quelle est la substance et l’origine de cette volonté ? Voilà un joli sujet pour une riche méditation ou contemplation.

Observer les pensées

À présent que nous connaissons ces beaux enseignements, nous pouvons les relier ensemble et en faire un magnifique panorama spirituel.

Situation humaine ordinaireNous nous trouvons comme isolés ici dans l’esprit conscient. La plupart du temps, nous nous sentons loin de Siva. Il faut faire un grand acte de foi pour croire que nous sommes des êtres divins, et il n’est pas facile d’invoquer la joie ou l’inspiration.

Que faire?Nos enseignements nous le disent. La vie ordinaire est comme elle semble être à cause du contenu de notre subconscient. Il s’agit donc de gérer, nettoyer, purifier celui-ci et vous savez maintenant comment faire:

  1. Observez vos pensées; soyez le Témoin.

  2. Devenez conscient des images mentales qui occupent votre subconscient

  3. Dissolvez les images mentales négatives par la vasana daha tantra, l’affirmation positive, la prière ou la méditation.


Le troisième œil

C’est en nous servant de notre œil intérieur que nous devenons conscient des images qui peuplent notre esprit subconscient. À chaque fois que nous nous en servons et qu’un aspect du subconscient se dissout, une ouverture apparaît là où était le problème, en quelque sorte, et permet à un rayon de lumière de l’esprit superconscient, de l'âme, de traverser le subconscient et atteindre le conscient de l’individu pour lui porter secours et inspiration. Dans cette action de la disparition progressive du subconscient et du contact grandissant avec le superconscient consiste une grande partie de la vie spirituelle.

Notre objectif est d'éclaircir progressivement notre subconscient afin que l'esprit superconscient de l'âme inonde notre vie.

Cela explique l’importance du troisième œil comme symbole du sivaïsme. Le troisième œil de Siva est toujours ouvert, représentant son contact avec nous.


Le troisième œil éternellement ouvert de Siva indique qu’il voit et qu’il crée dans les trois mondes. Il nous a donné aussi un troisième œil et nous invite de nous en servir pour co-créer avec lui.



Vous n’avez qu’une chose à faire : observer vos pensées. Ce n’est qu’alors que vous trouverez l'être subtil et parfait que vous êtes.

Gurudeva

Siva Nataraja, le Danseur cosmique, l’Auteur de tout ce qui se passe, nous invite à danser avec lui, et à co-créer notre monde — le monde — avec lui. Remarquez son troisième œil éternellement ouvert à son front.

60e leçon - Réel et irréel en même temps
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