6e leçon - Le monde où nous vivons
Le monde où nous vivons
Sachant que le monde est parfait, nous pouvons faire face à la vie avec courage et compréhension.
D’où provient ce monde ? Est-il réel ?
Dieu Siva a créé ce monde et d’innombrables autres pour fournir aux âmes des milieux favorables à leur évolution. Ils sont tous réels, mais relativement réels.
Tout ce qui existe, y compris notre monde, est l’effet de maya, le principe de la matière. Le monde est relativement réel par rapport à Dieu qui est absolument réel. Ce n’est pas dire que le monde soit irréel, ou illusoire, mais plutôt qu’il est changeant et transitoire. C’est une erreur de dire que le monde est irréel, car il est au contraire tout à fait réel pour l’âme qui le perçoit dans son état de conscience ordinaire. En outre, l’existence du monde est indispensable à l’acheminement vers Dieu. Nous disons donc qu’il est relativement réel par rapport à la Réalité immuable: Dieu Siva. Sans anava, karma et le monde de maya, l’âme ne pourrait pas connaître la vie terrestre et ses épreuves, ni apprendre, ni évoluer. C’est le karma, la loi de la cause et de l’effet, de l’action et de la réaction, qui gouverne maya et ses manifestations. Anava est le principe de l’ignorance qui engendre le sens d’un moi distinct et autonome. On peut comparer maya à une salle de classe, karma à l’instituteur, et anava à l’ignorance de l’élève. Grâce à ces trois éléments nous pouvons apprendre et évoluer en tant qu'âme individuelle, connaître la réalité profonde du monde, et enfin y percevoir la manifestation d’une intention divine. Le paramaguru Siva Yogaswami nous a appris: “Dieu Siva est dans le monde. Le monde entier est en lui. Il existe en forme de terre, de feu, d’eau, d’air, d’éther et de tout ce qui est.”
Y aura-t-il une fin du monde ?
Le monde matériel existe en un nombre infini de cycles de création, de préservation, et de dissolution. Il ne disparaît qu’afin de réapparaître encore.
Parmi les vastes étendues d’espace et de temps, Dieu Siva crée l’univers, le laisse exister en lui, le réabsorbe, et le crée une fois encore, en un cycle cosmique qu’il répète à l’infini. Le temps et l’espace ne sont pas rectilignes. L’univers n’est pas tiré du néant à un moment donné et n’est pas non plus destiné à exister perpétuellement. Il naît, évolue, et se dissout tour à tour, en une série de cycles qui ressemblent nos saisons. Mais la durée des saisons cosmiques est immense, au-delà de nos conceptions. Chaque cycle finit en mahâpralaya, heure cosmique où l’univers se réabsorbe totalement en Dieu, s’anéantit. Ce sont tous les trois mondes, inclus le temps et l’espace mêmes, qui se trouvent réabsorbés en ce moment de grâce ultime où l’évolution de toutes les âmes est parfaite, où toute illusion d’individualité s’évapore, et où tout et tous s’en reviennent à lui. Dieu existe alors seul, en ses trois perfections, jusqu’à ce qu’il se remette à engendrer en lui-même une création toute nouvelle, et à mettre en marche un tout nouveau cycle de manifestations cosmiques. Le paramaguru Siva Yogaswami enseignait: ”Le monde se dilate et se contracte éternellement. Dieu, l’âme, et le monde. Ultimement, le monde aussi devient Dieu ”.
Pourquoi y a-t-il tant de souffrance et de misère dans le monde ?
La dualité est la nature essentielle de ce monde. Rien n’y existe sans son opposé. Or, nous avons: la joie et le chagrin, le bien et le mal, l’amour et la haine... Grâce à ceux-ci, nous évoluons et en venons enfin à avoir soif de cette grande Vérité qui transcende toute dualité.
La souffrance fait partie intégrante de la vie humaine et on ne peut l’éviter tout à fait. Mais Il y a une intention divine en toute chose, même dans la souffrance. De même que la fournaise ardente fend la pierre pour en laisser couler l’or pur, de même la souffrance nous purifie pour laisser paraître l’âme en toute sa splendeur. Elle nous apprend enfin que la délivrance et le bonheur parfaits ne sont pas de ce monde, où la tranquillité et la joie sont inévitablement et intimement liées à l’inquiétude et au chagrin. Ayant suffisamment éprouvé cette vérité pour enfin la comprendre, l’âme mûrie s’adonne à la discipline spirituelle, et cherche refuge auprès des saints pieds de Dieu Siva. Elle prie d’être délivrée de la dualité et de ses éternels hauts et bas.
Si la vérité et le bonheur ne sont pas de ce monde, doit-on alors s’extraire des affaires du monde ?
Non. Nous ne devons ni détester ni craindre ce monde qui est l’abondante création de notre Dieu Siva. Nous sommes censés y vivre l’esprit positif, faisant face à notre karma et achevant notre dharma.
Par amour pour nous il créa les sept mondes.Par amour pour nous il créa les vastes cycles.Par amour pour nous il créa les cinq éléments.Par amour pour nous il créa ce corps et le souffle.
Saint Tirumular