9e leçon - Gurudeva nous montre la valeur du dharma, de la bonne conduite, et du saint temple
Gurudeva nous montre la valeur du dharma, de la bonne conduite, et du saint temple.
Chercheur: Gurudeva, est-ce que le dharma restreint notre liberté personnelle? Pourquoi faut-il le suivre ?
Gurudeva: Le dharma est une servitude, oui, mais une servitude désirable. Le dharma est le chemin suivant lequel on ne crée que des karmas favorables à son épanouissement. L’adharma, au contraire, c’est l’absence de dharma, de guides, ou de servitude désirable. C’est le chemin que nous voulons éviter, bien sûr, parce qu’il nous expose aux influences néfastes qui proviennent du monde que l’on perçoit quand la conscience s'extériorise et des régions inférieures du plan astral.
Swadharma est le dharma personnel de l’individu, celui qui est l'idéal pour lui en cette vie présente, ou celui qu'il a choisi de suivre, ou qui lui est donné. Ce dharma protège sur les plans physique, mental et psychique. Si vous n’avez pas encore choisi ou trouvé votre dharma personnel pour cette vie, c’est bien: le fait que vous vous intéressez à ces leçons indique que vous êtes déjà bien parti pour le trouver. Ce sera par la grâce de Ganesha, à l'intérieur de vous, que votre swadharma vous sera soudainement ou progressivement dévoilé. Chacun doit découvrir le dharma qui lui est propre. Une fois qu’on l’a découvert, et qu’on le vit, il est facile au corps resplendissant de l’âme d’infuser le corps physique. Etudiez bien le dharma, tâchez d’en saisir le sens profond, et priez Ganesha qu’il vous le révèle.
Chercheur: Beaucoup pensent aujourd’hui que “devoir” et “vertu” font vieillot. Que répondre ?
Gurudeva: Ce n’est que par la bonté et la bonne conduite que nous cessons enfin de faire les sombres karmas qui reviennent inéluctablement sur nous pour troubler nos esprits, nos émotions et le déroulement de nos vies. Bien se conduire, c’est simplement vivre intelligemment, en harmonie avec l’existence, la nature, le monde, ses prochains et soi-même plutôt que de faire le contraire. On ne pourra pas éviter tous les karmas malheureux, bien sûr, puisque nous sommes nés avec une portion de dettes apportées de nos vies précédentes. Mais assurément nous ne voulons pas y ajouter ! Comment faire ? Obéissez tout simplement aux conseils de bonne conduite énumérés dans ce cours, les yama et les niyama. Il ne suffira pas de les lire ou même de les apprendre par cœur, et ce serait inutile de vous en servir pour juger autrui. Ce qu’il faut, c’est les mettre activement en pratique dans votre vie personnelle. Notez bien quels sont les éléments actifs qui façonnent votre caractère et votre vie. Commencez tout de suite à vous observer bien franchement. Notez les circonstances où vous pouvez vous améliorer, et puis, pendant une semaine, travaillez diligemment à agir en conséquence. Pendant un mois, chaque soir avant de vous endormir, relisez les yamas et les niyamas, et revoyez votre journée pour discerner dans quelle mesure vous avez réussi à les mettre en pratique. Cette simple discipline vous apprendra à bien surveiller vos pensées, vos paroles, et vos actions, et vous donnera un profond aperçu sur ce que peut être la vie contemplative.
Chercheur: Quel rapport y a-t-il entre le temple et la vie de tous les jours?
Gurudeva: La prochaine fois que vous allez au temple, choisissez consciemment quelque problème, situation difficile qui vous pèse, une blessure peut-être, ou un attachement débilitant, et, tandis que vous priez d’en être délivré, placez la chose troublante mentalement aux pieds de la statue ou autre représentation du Dieu. “Voyez” en même temps la substance mentale, qui est le problème, se dégager de votre corps, et aller se fondre dans la représentation divine. Les devas savent, au moyen de rayons de lumière, anéantir la substance mentale qui tourmente, et effectivement “nettoyer” les auras intérieure et extérieure. Telle est la magie du temple. Essayez vous-même: la prochaine fois que vous éprouvez quelque pesanteur ou douleur mentale, rendez-vous au temple pour bénéficier de ses pouvoirs guérisseurs. Dieu et les Dieux aiment soulager les douleurs qui découlent de nos karmas, nouveaux et anciens. Les Sivaïtes ont bien compris depuis l’antiquité que le temple est la voie de communication entre Dieu et les hommes. Par conséquent, ils en ont toujours construits et consacrés en abondance, en tous lieux où ils se trouvaient, chose qu’ils continuent à faire aujourd'hui. Grâce à cette seule coutume, ils ont réussi à préserver leur précieuses connaissances jusqu’à ce que nous puissions, ici au XXIe, et partout dans le monde en profiter. L'Hindou sivaïte assiste au temple au moins une fois par semaine (en plus des puja qu’il fait chez lui chaque jour), il part en pèlerinage vers un temple lointain de son choix au moins une fois par an et il assiste à autant de fêtes au temple que possible - au minimum, trois chaque année; une pour Siva, une pour Muruga, et une pour Ganesha. S’il n’y pas de temple où il vit, il va bientôt déménager ou se mettre à en construire un ! Le sivaïsme repose entièrement sur ses trois piliers: le temple, les écritures saintes, et le satguru. Pour faire vivre la religion de Siva dans sa vie personnelle, l’adepte doit profiter pleinement de ces trois trésors que les Dieux ont gracieusement mis à sa disposition.
Sur cet océan déchaîné qu’est la vie, je vogue, étourdi, et ne peux plus que te prier, Dieu de Vottiyur, de m’accorder la volonté de rechercher ta grâce salutaire.
Onzième Thirumurai