Manuscrits lémuriens
Origines, histoire et destin de l’humanité
Satguru Sivaya Subramuniyaswami
Les Manuscrits Lémuriens proposent une cosmogonie nouvelle, surprenante et pleine de sens pour tout cherchant spirituel. Cette traduction est le résultat d'un travail collaboratif entre le monastère hindou de Kauaï, à Hawaii, et Murielle Mobengo poète et traductrice.
Chapitre 6
Régime alimentaire et destinée
74 Les herbivores et donneurs de lait étaient précieux pour nous. Nous savions qu'ils étaient comme nous, pris dans le règne animal et en passe de reprendre forme humaine. À ce lait, nous ajoutons des fruits, des graines et des noix, le miel de l'abeille, et mélangeons le tout pour faire notre potion quotidienne pour maintenir la forme extérieure. On préparait ce mélange dans de grandes cuves et chacun s’y servait au moyen de sa gourde personnelle, puis prenait son alimentation avec ses mains pour en absorber l’énergie subtile.
Nos quatre sources d'alimentation
75 Notre alimentation se divise en quatre catégories semblables aux quatre grandes forces de cette planète. La première est celle du règne végétal, dont la vache et producteurs de lait se nourrissent. Ceci donne à la structure musculaire une grande force. La suivante est celle des graines, des noix vivifiantes et des germes contenus dans les graines donnant à notre corps sa force et sa robustesse nerveuses. La troisième est le lait de l'abeille, dérivé du subtil pollen de nos fleurs. Il protège notre corps et l'ensemble de notre alimentation contre la détérioration des forces. Cette excrétion de l'abeille protège du monde astral du règne animal indigène à la planète. Quant à la quatrième catégorie, elle se constitue d’excroissances d’arbres et de buissons qui peuvent être cueillis sans détruire la plante. Ainsi, les fruits, les graines, les noix, le miel et le lait, mélangés ensemble dans une juste proportion composent notre alimentation.
Variations en fonction de la météorologie
76 Le mélange correct est le suivant : lorsque le vent souffle du nord, on utilise plus de lait que de miel, de graines ou de fruits. Mais lorsqu’il souffle du sud, on y met davantage de fruits pour l’améliorer. Lorsqu’il vient de l'est, la douceur du miel domine; et le vent de l'ouest apporte une surabondance de graines et de noix. Le vent ne désigne pas simplement une brise, mais plutôt ce qui fait des vagues sur notre lac. Lorsque l'air est frais, le lait, les graines et les noix dominent, et on y ajoute un supplément de miel pour stabiliser ce mélange. Lorsque l'air est chaud, les fruits, le miel, les graines, les noix et le lait sont présents en quantité égale, sans qu'aucun ne prédomine, le mélange s’adaptant à la température. Ceux qui se nourrissent ainsi prennent une poignée de noix pour leur mélange, c’est-à-dire qu’ils en prennent suffisamment pour qu’elles flottent de 5 à 7 cm l’une de l’autre. Pour les journées très chaudes, on introduit dans le mélange des fruits et du miel et peu de graines, et très peu de lait et de noix.
Les repas sont pris en plein midi
77 Bien qu’on se nourrisse lorsque le soleil est haut et qu’on se rassasie de cette nourriture, nous prenons notre temps et le temps du repas est long. Lorsqu'il nous arrive de prendre notre nourriture plus tard dans la journée ou au coucher du soleil, le mélange est plutôt de nature liquide, légère et facile à digérer, car de l'eau pure et des épices ont été ajoutées aux restes du midi. On ne se nourrit jamais après la tombée de la nuit quand on ne peut plus bien voir où l’on va et ce qu’on fait. On ne se nourrit pas non plus avant le lever du soleil.
Remèdes à base de plantes
78 Lorsque le corps devenait frêle ou malade, on ajoutait à la nourriture diverses herbes rapportées de notre planète d'origine et des épices fortes, et l'on prenait le tout avant la tombée de la nuit. Ces herbes et épices affectaient le corps physique pendant la nuit, lorsque nous l’avions quitté, pour qu’il se guérisse et se renforce sans l'interférence de nos corps intérieurs. Si la guérison ne se produisait pas, aucune nourriture n'était prise à midi, sauf pour absorber les rayons du soleil à cette heure. Et jusqu'à ce que la santé revienne, on ne prenait comme nourriture, le soir, que les restes auxquels on ajoutait de l'eau pure, des herbes et des épices piquantes pour stimuler les courants nerveux du corps. On les prépare de la même façon que la vache digère les légumes et l'herbe. On les écrase, on les chauffe, on les bout, on les brasse et on les mélange au repas du soir de façon à ce qu’elles s'y harmonisent, créant une espèce de lait. On y ajoute également des huiles pour certains genres de maux qu’éprouve la forme extérieure.
Tout ce dont on a besoin est à portée de main
79 Notre alimentation est une réplique des éléments terrestres que le Dieu absorbait sur le piédestal pour se fabriquer un corps extérieur, artificiel et temporaire et qu’il délaissait sur ce même piédestal lorsqu’il quittait ce corps pour repartir. La combinaison des quatre types de nourriture développe le corps pour qu'il puisse résister à la chaleur et au froid et à tous types de pressions atmosphériques du monde extérieur, et le rend pratique à vivre. Nous prenons toujours ce qui est à notre portée pour nourrir les corps. Les habitants des environs de notre temple nous font profiter de leur abondance. Nous constatons généralement que les produits qui sont facilement à disposition procurent une combinaison parfaite pour nos corps, et nous les utilisons selon la formule, le souffle du vent et la température du jour. C'est ainsi que nous nous épanouissons, que nous vivons et accomplissons notre mission. Lorsque nous trouvons un fruit, une noix ou une graine qu’on ne trouvait pas savoureux pour notre mélange, même s’il était nourrissant et sain, nous le donnions aux bêtes productrices de lait, qui les ajustaient à notre convenance.
Comment nous préparions et stockions le lait
80 Le liquide de l'animal était préparé de différentes manières. On le solidifiait, l'épaississait ou en ajoutant de l'eau, on le diluait. On réduisait la crème en purée et on la moulait, et conservait le tout au frais dans nos grottes et nos cuves d'argile et de pierre. Notre nourriture était toujours prise fraîche, car une fois ingérée, la chaleur naturelle du corps et son feu digestif se trouvaient stimulés. Cette réponse en facilite l'assimilation par nos cellules. Certains temples ont des méthodes plutôt ingénieuses et d'autres ont des méthodes plutôt simples. Dans les climats chauds, on fait sécher les fruits pour les transporter ensuite vers les climats plus frais, avec les noix et les graines. On solidifie le lait pour le conserver, puis on le fait fondre avec de l'eau chaude pour humecter le fruit sec, puis on le refroidit de quelques degrés, juste en dessous de la température du corps. On apporte aussi dans ces lieux montagneux, des herbes sèches et des huiles.
Par conséquent, notre nourriture est constante parmi nous tous et dans tous les temples, sauf pour ceux qui sortent à peine du règne animal. Leur système nerveux instinctif est tel qu’ils se nourrissent d'herbes, de feuilles, de racines, et de plantes, ainsi que des excroissances de ces organismes, comme faisaient les bêtes. On apprenait au jeune moine qui préparait notre nourriture que si l’on prenait de celle-ci une poignée au hasard et qu’on la jette sur la terre, les graines devraient bientôt se mettre à pousser. Ainsi s'assurait-on que les proportions des aliments étaient telles que l’aliment fut digne de soutenir la vie. La graine dissimulée dans cette nourriture qui elle, engraissera la terre, germera bientôt pour produire encore davantage de nourriture.
Un exercice simple pour la santé
81 À part notre activité quotidienne, nous nous exercions trois fois par jour : au lever du soleil, à midi et au coucher du soleil. Nous maintenions le corps physique immobile dans certaines positions difficiles et respirions vigoureusement. Pour maintenir la flexibilié, la santé et le bien-être de nos corps, nous respirions avec grande intensité en faisant face au soleil, et en absorbant consciemment ses rayons en chaque cellule de notre corps. Voici une de ces positions difficiles : jambes bien écartées, mains et bras tendus vers le haut tout en respirant intensément et très profondément jusqu'à ce que la fatigue s'installe et puis, quitte le corps grâce à la nouvelle énergie ainsi infusée par les rayons du soleil et le souffle. Autre position que nous avons adoptée : une jambe tendue horizontalement et le bras opposé, tendu aussi dans l’autre direction, ou encore, debout, les talons se touchant, les bras tombant sur le côté, la tête en arrière, le plus loin possible, face au soleil de midi.
Laisser le corps adopter une posture thérapeutique
82 Si le corps se sent mal ou ne fonctionne pas correctement, tenez-vous debout aux rayons du soleil du matin, de midi ou du soir, nous dit-on, puis changez de position trois fois vigoureusement en comptant vite une, deux, trois ! À la troisième position, arrêtez-vous et maintenez le corps dans cette position qu'il a prise spontanément aussi longtemps que possible. Il apprendra de lui-même à adopter la position qui convient le mieux pour remédier à l'inconfort, grâce à une respiration vigoureuse et aux rayons du soleil. En fonction du mal dont souffre le corps, les forces de celui-ci seront plus enclines à profiter du soleil du matin ou du lever, plutôt que celui de midi ou du coucher. Cette méthode naturelle d'exercice, ainsi que notre alimentation et les mouvements normaux du corps pendant le jour et la nuit, suffisent à maintenir l'harmonie entre tous les éléments du corps. Le matin, nous prenions de l'eau de source fraîche, en petite ou grande quantité, ou le jus d'un fruit acide ou aigre pour tout repas.
Préparer la terre pour les yugas à venir
83 Nous travaillons davantage avec l’angélique qu'avec le physique, car nous préparons cette planète à la vie humaine pour les millions d'années à venir. Les rayons vitaux des autres planètes doivent se polariser ici-même, accrochés à divers endroits de notre planète, afin que l'équilibre planétaire se maintienne au profit de l'équilibre physique et mental de l'humanité. C'est là notre objectif principal et notre activité essentielle au cours de ce yuga, et les laboratoires auxquels nous accédons nous donnent les moyens d’oeuvrer intérieurement à cette fin. Tout ce que nous faisons, nous l’accomplissons par l’esprit et la volonté: déplacer ou soulever des choses, par exemple. Cette aptitude-là aussi, nous dit-on, nous la perdrons au cours du prochain yuga.
Le démantèlement de monastères entiers
84 Quand un monastère-temple atteignait pleinement son objectif, les rayons du darshan provenant d'autres planètes qu'il canalisait devenaient tellement puissants qu'il était inconfortable d'y vivre. Alors, le moment venu, le Dieu ou notre guru nous demandait d’entièrement démanteler le monastère et de sceller les grottes pour ne laisser aucune trace de son existence. Nous formions ainsi un lac là où se trouvait le monastère, pour polariser les rayons du darshan cosmique, sachant très bien que dans un yuga futur, on en ressentirait encore la force vibratoire et que le monastère et le temple se situant auparavant dans cette portion de l'ākāśa se formeraient à nouveau sur Terre. Ainsi, des lieux sacrés furent générés un peu partout, à la surface de la Terre, pour soutenir l'humanité tout durant les épreuves et tribulations à venir afin qu'elle ne se perde pas totalement et pour toujours dans l'émotion dévastatrice du règne animal.
Les lieux de pouvoir de l'avenir
85 Dans l'avenir, d'ici un million d'années, sur l'étendue d'eau que deviendra ce monastère d’où j'écris, des âmes peut-être comme moi feront austérité pour se préparer à servir l'humanité. Ces endroits, impressionnants ou ordinaires, où nous avons généré de la puissance cosmique depuis notre arrivée sur cette planète au cours du Sat Yuga, sont en train de devenir très fortes. Nous avons démantelé un grand nombre de monastères, et nous ne reviendrons jamais, dans nos corps physiques, là où ils existaient. Nous utilisions le champs de force comme laboratoire de recherche dans les plans subtils pour aider les nouvelles âmes venant d'autres planètes à naître dans un corps physique ou prendre un corps manifesté.
Nouvelle affectation des moines ; anges gardiens
86 Lorsque nous avons reçu l'ordre de démanteler le monastère, de sceller les grottes et de préparer l'écoulement de l'eau pour former un lac en détournant des cours d’eau ーchose que souvent le Dieu nous aidait à faire volontiers, en créant des ruisseaux souterrainsー une partie de notre population était envoyée en d'autres monastères, car lorsque les travaux étaient terminés, les autres moines se réunissaient en petits groupes et demandaient la permission d'entrer dans d'autres temples-monastères Une fois le lac formé là où le monastère avait existé, il polarisait le darshan à cet endroit grâce à la nature de la substance eau, nous plantions des arbres autour de ses rives pour servir de foyer aux dévas visiteurs qui ne se manifestaient pas dans des corps terrestres mais pouvaient vivre dans les tissus des troncs et des grosses branches des arbres, se nourrir de feuilles et communiquer par l'intermédiaire de l'arbre lui-même. Certains y étaient installés en permanence pour être les gardiens de ce lieu sacré. Ces dévas peuvent se déplacer d'un arbre à l'autre, et parfois on en trouvait deux ou trois vivant dans un seul arbre. Avant de quitter les lieux, pour ne plus jamais y revenir, nous faisions attention à n’oublier aucune relique ou objet sur les lieux qui risquerait d’être retrouvé plus tard. Les animaux eux-mêmes contournaient ces endroits sacrés au lieu de les traverser, et grâce à notre puissance hypnotique, ils voyaient toute la zone entourée d'un fourreau de feu. De cette façon, nous protégions aussi nos monastères et nos temples avant les murs.
Continuité des fonctions monastiques
87 En entrant dans un nouveau monastère-temple, on nous confiait toujours la même tâche, celle que chacun d’entre nous était à la hauteur de faire. Nous vaquions soigneusement à nos activités journalières et avec précision, chacun étant spécialiste d’un aspect particulier de notre mission. Si par hasard nous devions accomplir une autre tâche, notre guru ou le Dieu lui-même donnait des instructions par l'intermédiaire de l'un des anciens du monastère. Ainsi, lorsqu'un monastère était démantelé et que nous allions servir ailleurs, où nous y apportions toutes les compétences et talents que nous avions employés précédemment. Ce faisant, nous préservions notre héritage sans y introduire trop de connaissances terrestres, ce qui mettrait en péril notre mission de servir le Dieu sous la direction du guru.