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Manuscrits lémuriens

Origines, histoire et destin de l’humanité

Satguru Sivaya Subramuniyaswami

Les Manuscrits Lémuriens proposent une cosmogonie nouvelle, surprenante et pleine de sens pour tout cherchant spirituel. Cette traduction est le résultat d'un travail collaboratif entre le monastère hindou de Kauaï, à Hawaii, et Murielle Mobengo poète et traductrice.

Chapitre 11 


Compétences mystiques

141 L'artisanat est long et fastidieux et consume parfois toute la vie de l’apprenti, qui ne deviendra peut-être pas artisan, à moins d'être envoyé par son guru dans un autre monastère pour remplir cette fonction. Chaque artisan est spécialiste de la sculpture d'une partie de nos environnements cité-grotte-roche. On peut charger un apprenti d'apprendre les finesses de la sculpture d'une fleur dans la pierre et de remplir cette même fonction encore et encore sans variation pour la totalité de sa capacité à habiter la même forme charnue et après son initiation, en se disciplinant intérieurement et s’harmonisant avec le grand flux du darshan. Des spécialités similaires existaient dans chacun des quatre domaines de service au sein de tous les monastères lémuriens.


Connaissances ordinaires, formation subtile

142 Avant que le jeune homme n’entre au monastère, sa famille ou un éducateur habilité l’instruisait toujours à propos de nos modes de vie sur la planète d’origine et à propos des complexités découlant de notre arrivée et séjour ici. Voilà pourquoi nous ne nous étendions pas  sur ces sujets à son arrivée, mais préférions l’interroger en profondeur sur l'étendue de ses connaissances. On sentait que moins il en savait sur les mouvements du monde, mieux il était apte à bien servir le Mahādeva, et on l’installait au temple ou à proximité. Plus il connaissait les détails et les implications des affaires mondaines de notre planète, la nature des animaux et des peuples qui y vivent, et leur savoir-faire, plus il était probable qu’il  serve dans l'artisanat, s'occupant des matériaux de la planète elle-même, tels que la pierre et les substances plus denses qui servent à construire notre environnement et nos protections contre les vents et les éléments qui nous sont traîtres.


Les qualités des artisans

143 Grâce à nos calculs à propos des cycles monastiques qui nous guident, nous pouvons maintenir l’équilibre délicat entre artisan et apprenti en perpétuant une différence d’âge monastique entre les deux d’une dizaine d’années. On choisit toujours un artisan en fonction de ses capacités à savoir transmettre le savoir. Dans bon nombre de nos monastères, il y a beaucoup, beaucoup d'apprentis tout à fait qualifiés pour être artisans, mais qui ne sont pas autorisés à l'être parce qu’ils ne sont pas suffisamment pédagogues pour permettre à leurs voisins d’apprendre à être aussi compétents qu’eux.


Formation en comportement personnel

144 L’artisan, ordonné en vertu de ses années de moine, après sa soixante-dixième année, non seulement transmettait le savoir-faire à ses apprentis, mais les formait en même temps à d'autres aspects de notre culture, tels qu’établir de bons rapports les uns avec les autres, avec le guru et le Mahādeva, ou encore les formait en diverses philosophies, comportements, jeux et accoutrements. Ces artisans d’au moins soixante-dix ans, le guru et notre groupe d'aînés se tenaient toujours responsables des apprentis sous la direction d'artisans qui n’avaient que trente à quarante ans d'âge monastique. Des moines aînés ayant accumulé plus de soixante-dix cercles monastiques et spécialement préparés à cette fin formait soigneusement ces jeunes artisans dans d'autres domaines du monastère-temple, tout en les formant en matière de conduite personnelle. Une fois qu’un artisan de plus de soixante-dix cercles monastiques a complété l’instruction totale d’un apprenti, il est le seul, du fait de sa maturité, à se qualifier pour être transféré en un autre monastère où il continuera à servir en tant qu’artisan et à consolider ou bien établir ce monastère-là, à condition qu'il manifeste toujours ses qualités de pédagogue.


Artisans : Mûrs et responsables

145 L’artisan arrivait à l’atelier toujours avant les autres et le dernier à partir. Telle est notre coutume. Et il n'est jamais inactif et parfois, se promenait parmi ses apprentis, corrigeant et conseillant. On les voyait toujours ensemble, artisan et apprentis, même au temple. Ensemble, ils s’adonnaient à des jeux. À l’heure actuelle, nos artisans sont les plus mûrs de tous les Lémuriens vivant dans ces nombreux monastères et temples dirigés par l’un des nombreux gurus qui vivaient sur Terre à cette époque. Souvent, l'artisan et le guru se rencontraient et celui-ci donnait instructions et conseils. On les voit s’entretenir où l’un et l’autre sont experts chacun dans son domaine, en un sommet sous le haut patronage du guru intérieur et de ses dévas. Un guru qui dirige plus de cinquante monastères peut également chaperonner plus de cinq cents artisans.


Imiter la perfection intérieure

146 Les Lémuriens étaient tous extrêmement doués pour développer une technique de manipulation de la forme extérieure, l’affinant ainsi pour qu'elle ressemble le plus possible au corps originel. Par conséquent, les peintures et les sculptures que nous produisions servaient à affiner la forme plutôt qu’à orner nos bâtiments, œuvres qui découlaient bien évidemment du fait d’avoir produit tant de formes, ou de corps, lémuriens raffinés. Mais nous avions aussi beaucoup de beautés à contempler en nos nombreux monastères qui reflétaient le monde intérieur.


La coordination des quatre divisions

147 Il y avait, pour chacune des quatre divisions du monastère, un être du monde subtil qui collaborait directement avec ce groupe de moines. Les êtres du monde subtil qui travaillaient avec nous se distinguaient eux-mêmes comme appartenant à l’un ou l’autre des quatre groupements afin de mieux pouvoir collaborer avec le groupe qu’ils surveillaient. Les dévas en général  planaient par dessus et à travers chacun de nos monastères, mais au sein de chacune de ces quatre divisions se trouvaient des dévas hautement spécialisés qui diffusaient les connaissances et les directives à tous les artisans et experts. L'artisan aîné de chaque division veillait à ce que les forces demeurent harmonieuses au sein de sa division. Cette coordination a pour effet de former un moine lémurien de haut rang qui remplira une fonction semblable à celle que nous remplissons, nous qui vivons toujours en nos corps d'origine. Mais à l’avenir, quand les forces de cette planète seront devenues trop rudes pour ces corps originels, un nouveau groupe d’aînés se formera au sein de chaque monastère.


Lémuriens en missions spéciales

148 Beaucoup de ces Lémuriens avancés récemment arrivés de leur planète de départ sont ici en mission spéciale pour stabiliser ces monastères dans leurs quatre aspects. Ainsi, ils font cela pour nous avec facilité et agilité. Ils nous disent avoir entendu leurs instructions résonner clairement dans la mémoire de leur esprit subtil avant leur arrivée. Ce sont eux qui ont choisi les sites où se sont implantées nos structures et qui ont modélisé l'expression de nos différentes compétences. Ils sont totalement dévoués à leur mission. Nos bibliothèques, développées à travers les siècles et dont les livres ont été écrits par des moines anonymes, plongeant jusqu’au cœur de l'existence et des complexités de l'espace.  Ces moines sont les sans-nom. Mais nous, nous changeons fréquemment de nom lors de nos déplacements de monastère en monastère. Dans chaque monastère, on nous connaît sous un nom différent. Les gurus de notre culture et de notre temps se rencontrent, conversent et discutent de l'avenir de notre espèce, aux sommets des montagnes, au fond des vallées au  lac solitaire.


Exposés philosophiques à travers le mur

149 Les murs qui entouraient les monastères avaient de nombreuses ouvertures et en ce lieu, se manifestaient de grandes salles à l’intérieur. Ceux qui vivaient en couple et en famille s'en approchaient pour écouter les exposés s’élevant de notre esprit subtil. Nous ne nous identifiions jamais à eux en tant qu’appartenant à telle ou telle espèce, comme le font les bêtes, hurlant les unes envers les autres pour communiquer. Nous nous contentons d’exprimer nos connaissances au travers de ce trou dans le mur et les laissons reposer dans l'oreille et l'esprit de l'auditeur. 


Tubes dans le mur pour la méditation

150 Nous avions aussi des excavations dans le mur et des tubes dans les parois des montagnes. Les Lémuriens y dormaient la nuit et quittaient le corps physique pour converser sur les plans subtils. Pour permettre aux Lémuriens de quitter facilement la forme physique, ces tubes ne se plaçaient jamais l’un au-dessus de l’autre. Les moines lémuriens dorment durant la partie la plus sombre de la nuit, et à la pleine lune, ils ne dorment pas du tout. Cette fonction du sommeil n’existe pas dans nos corps originels et notre conscience est ininterrompue tant que ces corps perdurent, tant à la lumière du  Soleil qu’en son absence. Nous demeurons pleinement conscient en raison de la structure de cette forme. La nuit, sur un plan subtil, notre guru nous appelle de tous les nombreux monastères pour nous réunir dans une grande salle du plan subtil dédiée à cet effet. C'est ici que nous le voyons dans sa forme resplendissante. Ces grands palais reçoivent des milliers d’âmes qui se rencontrent pendant que dorment leurs corps physiques, alors que nous, dans nos corps originels, sommes également présents et pleinement conscients des événements sans avoir à quitter le corps.


Deux flux d'esprit : concis et informel

151 Presque tout ce qui se passe au monastère lémurien se fait au sein de deux flux d'esprit distincts, l'un étant très formalisé et concis, et définissant la teneur de deux des quatre domaines de service, les deux autres étant en général beaucoup moins formels. Parmi ces deux premiers, se trouvaient ceux qui se chargeaient des cérémonies du temple, qui s’occupaient de notre nourriture, et qui, grâce à la réalisation du destin et à la grande maturation de leur âme, émettaient d’eux-mêmes un darshan prodigieux qui constituait une nouvelle naissance, celle de leur être véritable.


L'accomplissement des objectifs d'un monastère

152 Quand un monastère lémurien atteignait une intensité maximale et de précision et que le Mahādeva nous assurait que le darshan, les rayons cosmiques et les émanations du Soleil central resteraient stables à travers le temple jusqu'au prochain Sat yuga, et qu'ils pénétreraient même au cœur de la Terre, yuga après yuga, alors et seulement alors le temple et le monastère atteignaient leur but, étaient comblés. À ce moment-là, nous démantelions soigneusement le temple-monastère. On formait un lac à sa place. Nous envoyions les membres de chaque section du monastère dans quatre autres monastères, pour ne plus jamais revenir à ce lieu, permettant ainsi aux Dieux et aux dévas de disséminer le darshan. Nous collaborions avec ceux-ci pour bien établir cet endroit particulier à la surface de la Terre pour que le darshan s’y préserve pendant de nombreux yugas à venir.


Un ensemble de capacités remarquables

153 Nous chérissons nos compétences: savoir créer un temple puissant, un lieu majestueux, savoir canaliser un rayon cosmique tellement brillant qu’il synchronise cette planète avec le noyau de l'esprit universel que possèdent les grands êtres d'autres planètes. Nous nous réjouissons d’avoir la capacité de former les Lémuriens dans le raffinement de leur forme corporelle, conçue par l'accouplement, pour qu'ils puissent maintenir leur culture. Ces capacités s'accroissent à mesure que ce raffinement persiste alors qu'ils sculptent une grande statue qu'ils ne contempleront jamais, écrivent un grand livre qu'ils ne liront jamais, tissent un tissu fin que personne ne portera jamais, sculptent l'image divine de notre Mahādeva, la maintiennent dans un état de finition parfait jusqu'à ce qu'elle soit sculptée si petite qu'elle disparaisse, tout cela pour qu’ils vivent pleinement et soient riches en compétences jusqu'à la dissolution de leur essence en leur propre réalité. C'est l'héritage que nous laissons aux Lémuriens alors que les forces du dvāpara yuga dissolvent ces formes que nous habitons maintenant.

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