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Manuscrits lémuriens

Origines, histoire et destin de l’humanité

Satguru Sivaya Subramuniyaswami

Les Manuscrits Lémuriens proposent une cosmogonie nouvelle, surprenante et pleine de sens pour tout cherchant spirituel. Cette traduction est le résultat d'un travail collaboratif entre le monastère hindou de Kauaï, à Hawaii, et Murielle Mobengo poète et traductrice.

Chapitre 4


Dieux, Objectifs et Gurus

47 La fonction de notre guru au temple était unique. Il était le chef absolu du monastère. Souvent, il était dans l’anonymat total dans certains de ses monastères. Il n'était connu de personne ou de très peu, et nous ne révélions pas son identité sans sa permission. Il se rendait souvent dans un monastère quelconque et demandait à y entrer en s'approchant du mur comme le faisaient tant d'autres. De cette façon, il apprenait l'état d'esprit des nouveaux arrivants et comment on les traitait, ou bien il se mettait au service du monastère en remplissant des tâches ordinaires  en compagnie des moines, sans qu’ils soupçonnent qu’il était le guru. De cette façon, il pouvait les former en secret. Par exemple, on pouvait demander à un jeune moine d'apprendre au guru comment traire les animaux qui préservaient notre forme physique, sans qu'il sache qui il était. Le guru, s’il le voulait, se prêtait parfaitement à toutes les circonstances. Mais d’autres choisissaient d'être bien connus dans leurs monastères. Cela dépendait uniquement d'eux. Tous les gurus étaient anonymes pendant qu’ils voyageaient. Ils nous rencontraient donc souvent lors de nos pélerinages vers un monastère quelconque et nous aidaient à y être admis. Toute personne que nous rencontrions en pèlerinage pouvait être le guru, donc nous gardions tous une attitude très respectueuse envers tous ceux que nous rencontrions.


Le rôle de nos Mahādevas

48 C’est à cette époque que nous nous mîmes à adorer pleinement les grands Mahādevas, nos Seigneurs. Ceux-ci allaient parfois au-delà de simplement manifester un corps temporaire sur le piédestal royal pour réunir les éléments et former un corps physique qui durerait une lune ou deux. Dans ce corps-là, ils vivaient dans nos monastères, qui souvent étaient tellement grands et bien peuplés qu’ils pouvaient se déplacer librement, à l’inconnu, nous aidant tous d'une manière ou d'une autre, alors que la force de leur présence se répandait à travers nous vers les terres gracieuses.


Les visites du Guru au monastère

49 Chaque guru dirigeait de nombreux monastères, et lorsqu'il s'installait dans l'un d'entre eux, et s'il choisissait de faire connaître son identité, nous arrêtions tous ce que nous faisions pour nous réunir afin de recevoir des instructions sur les arts profonds de la méditation et du samādhi. Les fêtes qui se célébraient dans notre monastère servaient à rassembler les Dieux et les dévas en grandes foules, et notre monastère devenait le modèle pour tous les autres, selon la durée du séjour de notre guru. Les légions de dévas, qui voyageaient de monastère en monastère avec notre guru, intensifiaient la vie au coeur de nous tous, et lorsqu'il restait pour de longues périodes, ces légions le faisaient aussi, et le darshan devint capable de traverser nos murs. Lorsqu'il nous quittait pour un autre monastère, nous continuions à sentir sa présence dans les mondes subtils. Parfois, il partait et revenait quelques jours plus tard, incognito. Nous ne savions donc jamais vraiment dans quel monastère il existait en son corps physique.


L'enseignement par des percées dans le mur

50 Le mur à l’intérieur duquel nous tenions de longues veillées était percé, et à chaque fois que nous étions inspirer à le faire, par ces brèches, nous communiquions vérités philosophiques, prophéties et conseils pratiques. Et si personne n'était là pour entendre, nous parlions au vent. Ainsi, nous demeurions impersonnels et tout à fait libres de partager les grands enseignements intérieurs avec le monde. Lors de ces grandes veillées, nous vivions seuls dans une cabane solitaire et écrivions ce qui venait du plus profond de nous. Certains moines notaient ce qui leur venait de l'intérieur, puis rangeaient ces écrits sans que jamais personne ne les lise. Ceux-ci n'ont jamais été signés, tout comme ce śāstra-même. Le groupe administrateur et surveillant du monastère, composé d’un tiers des moines, choisi selon leur ancienneté, acceptait ces écrits selon leur seul rayonnement, et les plaçaient dans d'immenses bibliothèques qui s'achalandaient au fil des ans, et au fur et à mesure que les moines les produisaient. Lorsqu'un père de famille devenait l'un des nôtres, on lui offrait certaines sections de la bibliothèque. Puis, il lisait, étudiait et enfin diffusait les enseignements aux villageois. Nous remplissions toujours les bibliothèques avec des manuscrits en un seul exemplaire, et fournissions périodiquement un grand nombre de ceux-ci aux pères de famille, qui les acceptaient et ouvraient des écoles pour les habitants, afin qu'ils puissent étudier leurs préceptes philosophiques en profondeur. Nos bibliothèques disparaîtront avec le temps dans les éthers (ākāśa), nous disent nos prophètes, afin d’être recopiées en une autre époque par d’autres moines.


Nos noms secrets ou nos sonorités d'âme

51 Notre histoire nous dit qu’à l’arrivée sur cette planète, chacun de nous émettait une certaine combinaison de sons ou de notes. C'est ainsi que nous parlions, et quand nous pensions, ces sons qui provenaient du corps changeaient de ton. Les  de base étaient nos noms. Après que nous ayons manifesté le premier corps terrestre, ces tonalités se sont éteintes et le pouvoir de la parole nous est venu. On nous appelait et nous identifiait toujours par la tonalité de base du corps subtil; mais aujourd'hui, après tant de milliers d'années, cet effet s’est perdu et on ne le retrouve que dans les bibliothèques et dans le souvenir et le récit de nos savants.


Des changements de noms fréquents

52 Quand quelqu'un arrive dans notre monastère, on lui donne un nom quelconque. On l’appelle selon son lieu d’origine ou une expérience marquante qu'il a pu vivre en cours de route. Nous avions tous plusieurs noms et généralement, si nous allions en pèlerinage de monastère en monastère, on nous renommait souvent. Personne n'avait de nom permanent. Nous n’avions de nom permanent qu’en rapport à l’histoire du son de base du corps subtil ainsi qu’elle nous fut révélée par les érudits et les dignitaires. Certains d'entre nous connaissaient la combinaison de nos sons et nous les répétions sans cesse intérieurement en nous-mêmes. Les dévas et les Dieux, situés sur les piédestaux des temples, nous appelaient souvent par ces noms subtils. C'est ainsi que nous avons appris à les connaître.


Rester des canaux purs

53 Ce qui nous préoccupait n’était pas le bien-être des membres individuels du monastère, mais le déroulement global de sa mission. Par conséquent, nous ne nous distinguions pas en attachant une histoire personnelle à nos noms. Si ce genre de chose commençait à se produire au sein du monastère, nous nous déplacions rapidement ou étions envoyés par le Dieu dans un autre monastère où l'on recevait un autre nom. Nous devons faire cela pour rester de purs canaux de la force divine. C'était notre souci, notre coutume et notre culture.


L’art délicat de la méditation
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Nous méditons toujours  allongés. La méditation consiste soit à se fondre dans le Soi, soit à voyager vers d'autres planètes. D'abord, nous détachions le corps subtil du monde physique, et en ce corps abordions le monde subtil où l’on recevait de profonds enseignements   concernant le temps, l'espace et les yugas à venir. Les grands Maîtres nous ont transmis une connaissance profonde du dvāpara yuga comme étant une ère qui précipite cette planète vers le kali yuga. Nous discutions de ces enseignements pendant la journée, et lorsque le matin arrivait, le corps subtil se connectait avec le physique et nous nous levions. Je me souviens avoir entendu dire que durant le kali yuga, beaucoup méditeront assis bien droits uniquement pour calmer les pensées. Lorsque nous mettions le corps physique en état de méditation, nous le placions dans une cavité dans le mur du monastère, ou dans un tunnel, creusé à flanc de montagne et ceux-ci étaient [suffisamment] espacés pour que personne ne soit jamais directement au-dessus de l'autre. Cela permettait au corps subtil de quitter le monde physique sans être gêné par un autre corps au-dessus de lui. Ces tunnels ont la taille de notre corps, et nous y pénétrons toujours au plus sombre de la nuit. Pendant la pleine lune, nous ne dormions pas et ne méditions pas du tout.


Grandes réunions sur les plans subtils

55 Sur le plan subtil, pendant les nuits les plus sombres, tout notre ordre, c'est-à-dire toute la population de chaque monastère dirigé par notre guru, se réunissait afin de recevoir ses instructions. Il s'adressait à tous, qu’ils soient  deux mille ou deux cents moines dans la totalité de ses monastères, c’est avec eux tous qu’il s'entretenait chaque nuit sur le plan subtil. On le voyait toujours en son corps resplendissant. En état de veille, il faisait autrement,  s'occupant d'activités simples, travaillant avec les nouveaux venus au monastère, apportant son aide ici et là, sauf bien sûr quand il nous instruisait sur le plan physique. Chaque guru responsable de monastère sur le plan physique avait aussi ses propres infrastructures sur le plan astral: de vastes salles et des palais. C'est là que nous nous rencontrions, que nous étions ensemble. Le Dieu ne venait jamais à ces moments-là. Le guru avait la charge de ses propres monastères. Il en était le chef. Le Dieu, lui, avait la charge du temple, en était le chef. Nous prenions soin du temple. Le Dieu et les dévas prenaient soin de nous.


L'or pour le pouvoir et la protection

56 Nous avions une substance dorée et une autre argentée qui provenaient du sol. Nous en façonnions des bijoux pour décorer le corps physique afin qu’il ressemble au corps du Dieu ou des dévas. On pouvait voir cet or et cet argent briller jusqu’au plan causal. Les habitants des contrées environnantes les extrayaient des montagnes, les trouvaient dans leurs rivières et ruisseaux, et nous les apportaient. C’était la coutume de nos monastères d’en garder un tiers pour le temple et de confectionner des bijoux avec les deux autres tiers. Nous étions fiers de ce savoir-faire que nous maîtrisions parfaitement. Ces bijoux en or et en argent que transportaient le darshan du monastère partout où on les emmenait. Tout à travers le monastère et le temple, on voyait de grandes piles d'or et d'argent ici et là, et sur le plan causal aussi, on pouvait les voir et ainsi facilement reconnaître chaque monastère, chaque temple. Leur scintillement servait de point de repère aux Dieux et aux dévas qui leur signalait où on leur demandait de venir.


Déplacer mentalement les objets

57 L'une de nos compétences consistait à déplacer des objets physiques de temple en temple par la pensée et avec l'aide de nos dévas. Cette méthode nous servait également à construire nos temples et nos monastères. Ainsi, déplaçait-on les grosses pierres aisément. Par la pensée, nous pouvions aussi déplacer des personnes. Cette aptitude et bien d’autres encore provenaient des nombreuses radiations du darshan de nos Dieux, qui vivent dans le monde subtil et créent de nouveaux darshans dans l'ākāśa pour régner sur le monde physique. Nos Dieux veillaient constamment sur nous, répartissant le darshan avec soin, en quantité exacte, là où on en avait le plus besoin, utilisant chacun d'entre nous, à tout moment, comme canal de cette divine grâce.


Danse, lévitation et mesmérisme

58 La danse et la lévitation faisaient partie de nos autres savoir-faire, au même titre que le mesmérisme. Dans la pensée d'un autre, nous pouvions créer un feu de forêt ardent qui n'était qu’une illusion, même s'il croyait le voir. C'est ainsi que nous contrôlions les grandes et les petites bêtes et que nous les tenions à l’écart. Toutes ces compétences encore nous étaient tout à fait naturelles. Nos prophètes nous disent que vers la fin du dvāpara yuga, lorsque le corps deviendra plus dense, ce n’est qu’au prix d’une pratique intensive et longue que nous pourrons développer ces mêmes aptitudes.


Écrire des livres pour l’ākāśa

59 Nous avions une autre compétence: notre méthode d’inscrire un livre dans l’ākāśa. Nos oeuvres étaient destinées à être vues dans les éthers ākāśiques, non pas dans le monde physique. J'écris en ce moment avec un bâton d'or et de l'huile. J'étale une fine couche d'huile sur une pierre et j'y écris ce qui est consigné, ce qui envoie le message dans l'ākāśa. À tout jamais, toute personne sachant voir dans l'ākāśa pourra y lire ce registre.

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