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Manuscrits lémuriens

Origines, histoire et destin de l’humanité

Satguru Sivaya Subramuniyaswami

Les Manuscrits Lémuriens proposent une cosmogonie nouvelle, surprenante et pleine de sens pour tout cherchant spirituel. Cette traduction est le résultat d'un travail collaboratif entre le monastère hindou de Kauaï, à Hawaii, et Murielle Mobengo poète et traductrice.

Chapitre 27


Liens familiaux

354 À l’extérieur des murs, dans la communauté, dans certains foyers illuminés, on poursuit une formation constante des sādhakas potentiels qui commence généralement après la puberté, à douze ans environ. Ainsi le jeune homme se détache automatiquement de sa mère. Il faudra douze ans  encore pour que ce détachement s’accomplisse tout à fait.  Pendant cette période, c’est le père surtout qui le forme, ou alors, ce sera un guru qui le retire du foyer et le place chez une famille brahmachārī (qui n'a pas de rapports sexuels), pour être préparé pour le monastère. Ayant eu la permission, une âme jeune peut entrer dans ce foyer dès l'âge de neuf ou dix ans, puis au monastère à quatorze ans. Et si un attachement inapproprié demeure envers la mère ou autre parent après l'âge de quatorze ans, cet attachement diminuera progressivement. Si, après l'âge de vingt-quatre ans, le moine éprouve toujours un attachement autre qu'amour, respect et révérence envers sa mère, celui là provient du fils lui-même, parce qu'il n'est pas sûr de son chemin et qu'il cherche à se rattacher à sa mère par des moyens psychiques. 


Détachement de la famille et des amis

355 Donc, si entre quatorze ans et vingt-quatre ans, on accepte le jeune homme dans un monastère sivaïte, c’est qu’il a fait ses preuves, a réglé ses affaires mondaines et obtenu les bénédictions de sa mère et de son père, le tout se déroulant bien parce que l’attachement s’estompe. Si c’est après dix-huit ans qu’il entre au monastère, il doit simplement, poliment et avec amour, prendre congé de sa mère, de son père et de ses amis en les informant de son nouveau désir d’être sādhaka, ce qu'il espère devenir en suppliant auprès de notre mur. Ensuite, il ne devra plus vivre dans le passé, ce qui renforcerait les liens psychiques qui étaient censés diminuer naturellement entre dix-huit et vingt-quatre ans et provoqueraient la congestion et la confusion dans le système nerveux de la famille.


Hanumān rassure la mère

356 C'est le Hanumān du conseil des aînés de chaque monastère qui doit s'efforcer de s’entretenir avec sa mère pour qu'elle se sente en sécurité et soit assurée qu'il sera bien formé et bien soigné, même si elle connaît déjà très bien les monastères. La mère a besoin de cette assurance pour palier à son souci qu’il soit bien formé et qu'au sein du monastère, on continuera à l'élever et à l'aimer, car elle est encore psychiquement attachée à lui par le large tuyau composé de matière astrale qui existe toujours, bien que diminuant. Ce tuyau est un prolongement du cordon ombilical qui accompagnait la mère et le fils à la naissance. Une fois que le Hanumān a rassuré la mère que son fils sera traité avec la révérence et le respect qui lui sont dus, et que le conseil des aînés est sûr que la famille entière ne s'oppose plus ouvertement à la décision du jeune homme, mais qu'elle en est relativement satisfaite, sa vie de sādhaka commence. 


Diriger les forces sexuelles après la puberté

357 La puberté se déclenche lorsque la conscience individuelle de l'âme s’introduit dans le système nerveux animal, et ceci provenant du fait que l’âme se trouve incarnée, née pour toute une vie dans un corps de chair. Avant cette période, le corps mûrit et grandit, et c’est le système nerveux du corps subtil de l'âme qui le gouverne, tout comme il le faisait quand nous avions nos corps fibreux d'origine. Mais lorsque quatre cycles (de trois années chacun) se sont écoulés, la structure externe devient ferme et forte, et les instincts d'accouplement apparaissent. Il est donc important que ces forces soient soigneusement dirigées afin que l'âme ne soit pas troublée par des pulsions instinctives et qu'elle conserve son contact subtil avec les trois mondes. 


Étapes menant au plus divin du Divin 

358 Lorsqu'une âme se trouve dans un corps physique de six ans, elle est en conscience divine et en phase avec les trois mondes. À ce moment-là, le plus divin du Divin se manifeste à travers elle. Elle ne reviendra plus à cet état qu'après cinquante-quatre ans, et y restera jusqu'à l'âge physique de soixante-douze ans. Elle y entrera à nouveau après quatre-vingt-quatre ans, et y restera jusqu'à la fin de son existence physique. Entre soixante-douze et quatre-vingt-quatre ans, l’âme peut fortement exprimer l'intellect spirituel. C'est là que s'écrivent les grands manuscrits qu’on transmet à travers nos murs aux chefs des familles brahmachārī qui forment les jeunes pour entrer dans l’enceinte de nos murs. Écrivant ce manuscrit, je suis dans cette tranche d'âge et j'aurai bientôt quatre-vingt-un ans. 


Les premiers rites de passage

359 Cette pureté enfantine et divine du corps subtil de l’âme est vivace, spontanée et joyeuse. Elle demeure là, à l'intérieur de ces corps osseux recouverts de chair. Ce n'est qu'après l'âge de six ans que la conscience personnelle de l'être arrive à comprendre peu à peu qu'elle vit à l’intérieur d’un corps physique. C'est pourquoi, dans nos temples, on fait une cérémonie pour les enfants lors de leur sixième anniversaire, comme on l'a fait tout juste après leur naissance. Ce sont leurs pères qui les ont amenés pour qu’ils reçoivent une grande bouffée de darshan. On emmène les garçons au temple à six ans, puis à douze ans, à dix-huit ans et à vingt-quatre ans. Ces cérémonies marquent un changement total, destiné à se produire, dans sa vie et sa conscience. Il est donc amené devant notre Dieu à ces moments propices de sa vie pour recevoir l'impact spécial du darshan qui le soutiendra pendant les six années suivantes. 


Cheveux et pilosité

360 Jusqu’à l’âge de six ans, l'enfant vit dans sa tête. Son œil est ouvert parce que rien n’existe qui le troublerait, et il faudra de grands efforts pour que la force ne s’épuise pas  à mesure que le temps passe et que le corps physique se transforme. On organise des cérémonies spéciales au temple pour le raffinement de nos corps. La barbe et les poils qui apparaissent sur le corps représentent l'avènement de la nature instinctive des forces du système nerveux animal. Nous cherchons, par des cérémonies et des tapas, à désactiver et désengager de nous ce système nerveux, minimisant ainsi la croissance de ces poils sur le visage et le torse du corps, alors que les cheveux faisaient partie du corps fibreux originel. Les poils sur les autres parties du corps, par contre, sont issus d'une mutation du règne animal, et ils ne doivent jamais être coupés mais épilés avec soin et précision pendant que certaines incantations sont chantées. Cela permet de désactiver les pulsions instinctives du système nerveux animal afin que le système nerveux raffiné de l'âme puisse les remplacer et prendre pleinement le contrôle de ces corps d'os et de chair. 


Transférer au guru les liens psychiques

361 C'est le guru qui est la mère, le père, le proche parent du jeune sādhaka, et c'est pourquoi on fait tout son possible pour le détacher des tubes psychiques du monde astral qui le reliaient à ses proches, pour les souder fermement à son guru. Parfois, ils sont cédés de bon gré et avec joie par la mère et le père. D'autres fois, il est un peu plus difficile de les transmettre, et on les laisse s'éteindre tout naturellement après l'âge de vingt-quatre ans. Alors, de nouvelles connexions psychiques doivent rapidement être établies avec le guru, sinon le jeune moine a tendance à se sentir déconnecté du monastère-même où il vit et à errer au-delà de ses murs. Car il n'est pas permis d'être pleinement connecté avec son guru et ses parents en même temps. 


Importance des bénédictions de la mère

362 Conformément à nos lois, au moment où le jeune disciple reconnaît son guru et cherche à entrer dans l'un de nos monastères, c'est la mère qui doit intérieurement donner sa bénédiction, assurant qu’elle est d’accord avec la décision de son fils et qu’elle l’accepte joyeusement. Mais si elle s'y oppose ouvertement en provoquant la confusion ou des conditions défavorables, cela indique qu'elle s’accroche fermement aux liens psychiques et qu'elle n'est pas disposée à libérer sa progéniture. Si le guru était également lié au jeune disciple, au-delà d’un amour universel, son système nerveux ainsi que celui des moines qui travaillent avec lui, et de l'ensemble du conseil des aînés du monastère où le jeune cherche à entrer, ressentiraient tout le bouleversement de la mère tant l’attachement de la mère pour son fils est puissant tant que nous vivons dans ces corps de chair. 


Discerner la disposition de la mère

363 Si l'état de la mère au moment où le fils la quitte pour supplier au mur du monastère est relativement calme, et qu'aucune dispute ou confusion ne se produit, cela indique sa bénédiction et son acceptation. Si elle pleure, cela est bon et constitue une dissolution intérieure des cordons psychiques. Si elle envoie par son fils un cadeau pour le monastère, grand ou petit, ou qu’elle le fait avant ou après son départ, cela indique qu’elle le remet volontairement à son destin, même si elle avait auparavant causé des ennuis et de la confusion. Un cadeau remis ainsi exprime sa disposition envers le détachement de son fils et confirme sa bénédiction et sa bonne volonté. Tout ceci car jusqu'à ce que le jeune homme ait atteint vingt-quatre ans, elle a le pouvoir de s'opposer à ses desseins et de perturber le système nerveux de toutes les personnes concernées. 


L'adaptation des familles à la séparation

364 On considère que la bénédiction de la mère est comme le darshan du guru, un sentiment subtil. Nos gurus ne peuvent expliquer leur darshan ni même ce qu’ils ressentent, de même qu’une mère ne peut expliquer ses sentiments. C'est à cette époque terrestre que les membres des familles sont très soudés. La vie y est chaleureuse et agréable, et les attachements sont profonds. Dans les années à venir, pendant le kali yuga, il n'en sera peut-être pas toujours ainsi. C'est donc avec beaucoup de difficultés qu'un jeune homme se retire de sa famille pour joindre l’un de nos monastères. Mais le plus souvent, lorsqu'il informe sa famille de son entrée au monastère ou que leur guru le leur dit, ils s'y adaptent assez facilement. 


La sagesse léguée à l'avenir

365 À présent, je vous quitte et vous donne ces écrits, confiant qu'on les trouvera un jour dans l'ākāśa de l'esprit subtil quand on en ressentira fortement le besoin.

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