Manuscrits lémuriens
Origines, histoire et destin de l’humanité
Satguru Sivaya Subramuniyaswami
Les Manuscrits Lémuriens proposent une cosmogonie nouvelle, surprenante et pleine de sens pour tout cherchant spirituel. Cette traduction est le résultat d'un travail collaboratif entre le monastère hindou de Kauaï, à Hawaii, et Murielle Mobengo poète et traductrice.
Chapitre 14
Service désintéressé
176 C'est tout au long du dvāpara yuga que nous nous sommes mis à apprendre à vivre sur la planète tranquillement et fructueusement, en suivant de près les principes qui nous ont été transmis par la première génération de Lémuriens et leurs prédécesseurs pour éviter la catastrophe. Nous vivons en petits groupes, chacun étant totalement autonome. On ne voyage pas beaucoup d’un groupe à l’autre, et ces troupeaux humains ne dispersent pas, suivant de près le modèle du règne animal. L'une de nos principales préoccupations était à propos du corps physique, pour qu’il demeure actif et qu’il survive. Les prophètes ayant une connaissance avancée du kali yuga ont averti que cette complaisance changerait plus tard pendant ce même kali yuga, et que des groupes bien peuplés vivraient ensemble dans de véritables jungles. Mais ce n’est pas le cas à présent quand, par exemple, une personne malade peut se guérir en allant dans la forêt, en focalisant sur le son d'un oiseau moyennant l’un ou l’autre des vents de son corps. De même qu’une petite feuille peut arrêter la lumière du soleil, le simple son d'un oiseau peut pénétrer jusqu'aux mondes astral et causal s'il emporte avec lui la conscience humaine.
La science sacrée du son
177 Tout au long de ce yuga, les dévas collaborent avec nous et nous assistent par le chant des oiseaux, surtout lorsque le monde astral devint de plus en plus intense. Nous communiquons tout à fait naturellement avec les mondes animal et angélique par le biais du son. La connaissance du son est l'une de nos sciences, et nos écrits [à ce sujet] sont extrêmement intelligents et détaillés. Voici maintenant une citation : "Lorsqu’on focalise la conscience sur les divers courants du corps, le son se produit. Celui-ci est inaudible mais permet à d’autres personnes de sentir comment vous vous sentez. Si un individu est en colère, sa conscience passe par certains courants en lui que d’autres peuvent ressentir. C'est bruyant. Les courants sonores provenant de l'âme ont un darshan qui peut se ressentir à des centaines de kilomètres, encore plus fortement que dans le voisinage immédiat. Si l’individu peut entendre le darshan à des centaines de kilomètres, c’est avec son oreille interne qu’il le fait. Mais s'il se trouve au même lieu physique d’où provient le darshan, il entendra les sons locaux par son oreille externe en même temps, ce qui réduira son ouïe interne et il sentira le darshan avec moins de force.
Le guru projette son darshan en émettant un certain son. On peut donc ressentir ce darshan comme un faisceau direct, car il n’y a qu’un son qui rayonne en toute direction. Chaque guru se sert de ses propres sons, de sorte que son darshan puisse se distinguer des autres. Être en harmonie avec son guru, c’est entendre son darshan, c’est être réceptif à la puissance de son darshan qui transmet connaissance, épanouissement et stabilité”.
Les quatre groupes composant les monastères
178 Munis de ce principe essentiel, nos porteurs du darshan œuvraient dans les petites communautés lorsqu'ils quittèrent le monastère. Les monastères étaient disposés exactement comme un corps physique. Chaque groupe en son sein représentait un vent du corps et le guru représentait le cinquième vent, l’ākāśique. Les monastères sivaïtes de l'ère dravidienne se reliaient les uns aux autres selon les mouvements du vent dans le corps du monastère où ils vivaient. Ils étaient naturellement plus proches de ceux qui demeuraient dans les mêmes mouvements du vent qu’eux, car ils s’originaient de la même tribu, jouissaient des mêmes compétences et servaient systématiquement et de la même manière dans les mêmes domaines mentaux et affectifs tout au long de leur vie. Chaque groupe veillait à ne pas peser sur un autre ou causer douleur et tension au sein du monastère, ce qui inhiberait le darshan de Śiva qui souffle à travers lui vers les communautés environnantes.
L'épanouissement, un sous-produit du service
179 L'attitude des moines à la fin du dvāpara yuga est semblable à celle qui prévalait vers la fin du tretā yuga. Ils entrèrent au monastère pour servir leur guru et l'aider à accomplir sa mission selon le grand dessein interplanétaire. À cause et uniquement à cause de leur désintéressement et humilité, leur évolution personnelle s’intensifiait. La mission du guru était toujours la même : établir de nombreux canaux positifs pour que le darshan de Śiva continue à se répandre et adoucisse les hauts et les bas mentaux dans les communautés qui existaient durant son temps. Sa mission s’accomplissait par l'intermédiaire de dévas qui, à ce moment-là, habitaient des corps physiques de chair et d'os et savaient canaliser ce darshan par le biais de l’esprit, de ses structures et mouvements, soutenant ainsi chaque âme sur son chemin ardu durant sa quête pour le Soi. De ce fait, la culture s'épanouit et l’on peut instaurer de nouveaux modèles qui serviront de lignes directrices pour les prochains yuga.
Affiner la forme physique
180 Pour se préparer à entrer au monastère sivaïte, ces dévas habitant des corps physiques, s'attelaient à l'affinement de leur structure physique pour pouvoir s'en échapper pendant le sommeil. Le monastère se dupliquait dans une région du monde astral nouvellement établi, qui y formait par son ambiance, par sa structure et par ses activités, un domaine comparable à sa contrepartie au monde causal. Grâce à cette nouvelle zone du monde astral, qui battait comme un cœur tout à travers chaque monastère, la communication avec le monde causal devenait possible. Ces âmes angéliques ne pouvaient être admises dans le monastère que lorsqu'elles avaient déjà procédé à ce raffinement de la forme extérieure.
Pratiquer le Yoga pour être un calice pur
181 Tous ces moines s’entretenaient comme le faisaient les êtres divins au cours du Sat yuga. Il n'y avait de séniorité que l'âge monastique et on respectait et reconnaissait l'âge physique pour sa sagesse particulière. Chaque sādhaka potentiel œuvrait assidûment en lui-même pour s'assurer que son désir d'entrer au monastère était aussi sincère que celui des anciens moines lémuriens du tretā yuga, car il savait que l'épanouissement divin qui le mènerait au monde causal, la connaissance et la réalisation ultime du Soi seraient sa récompense et, qu'au cas où il ne serait pas assez désintéressé et humble pour devenir porteur de darshan, ce ne serait alors que l'agonie et le remords qui s'intensifieraient en lui. Car les moines craignent les rayons du darshan de Śiva, puisque cette force passant par l'âme raffinée et circulant dans la moelle osseuse des cinq vents du corps peut aussi bien guérir ou bénir l’individu que chauffer et affliger son système nerveux lorsque les pulsions animales s'accumulent et ne sont pas écartées. Ainsi, pour bien se protéger, il choisit soigneusement où il servira à l'intérieur du monastère, de l’autre côté de ses murs ou à une distance respectueuse, selon la nature des instincts animaux qu'il a accumulés et qui se manifestent dans sa vie personnelle et son comportement. Selon nos pratiques actuelles, chacun doit écarter de ces instincts animaux en construisant en lui un canal angélique suffisamment fort pour arriver à de temps en temps percer jusqu’au monde causal. C’était grâce à un système de pratiques habiles à la fois physiques et mentales, que nous réunissions les trois mondes, pratiques qui engendreront les écoles spirituelles qui dureront tout au long du kali yuga, tandis que nos monastères et tout ce qu’ils font auront disparu.
À la recherche de l'unité avec le guru
182 Nos gurus actuels ont établi le protocole pour chaque monastère, et chaque monastère l’actualise minutieusement. Chacun s’efforce donc à tisser sa conscience dans la même trame que celle du guru, afin que se réalise chaque élément du schéma divin, et qui consiste à relier les trois mondes l’un à l’autre à certains lieux terrestres, ce qui construira dans le monde astral une contrepartie causale permettant de canaliser le darshan de Śiva de part en part pour dissiper, briser et défaire l'obscurité et les confusions qui déjà commencent à se manifester à mesure que le kali yuga s'approche dans toute son imposante force dégradante. Ainsi, dans chaque monastère que dirige un guru, le moine œuvre scrupuleusement à tisser sa conscience avec celle de son guru pour s’assurer que chaque élément composant le tout grandisse en temps propice et en proportion de tous les autres. Ce sont les gurus qui ont instruit leurs disciples et futurs gurus dans l’art de la mission. Les moines sivaïtes dravidiens ne font qu’assister. Ils atteignent à leurs récompenses à mesure que le modèle se réalise.
Première loi : l'obéissance au guru
183 Ces moines sivaïtes montent en puissance, s’étant bien préparés dans les domaines du raffinement avant d'entrer au monastère. Ils savent très bien quelles seront les difficultés qu’éprouveront les âmes de cette planète lors du prochain yuga. Ils sont l'inspiration-même, et leur loyauté sans faille envers chacun de nos nombreux gurus se renouvelle chaque jour par leur service et leurs réponses aux instructions qui leur sont données. Ils adhèrent surtout à l’un de leurs vœux : celui d’obéir au guru.