Ultimement, il n’y a ni bien ni mal. Dieu n'a pas créé les choses ainsi. Il a donné aux âmes les lois divines du dharma et du karma ainsi que le libre arbitre pour qu’elles naviguent l’immense océan de l’expérience. La grâce divine est telle qu’elle nous permet d'apprendre et d'évoluer. Il n’y a pas d’enfer éternel ni de Satan. Cependant, il y a quand même des états d'esprit infernaux et des naissances pénibles pour ceux qui s’y rendent par les pensées et actions non dharmiques. 

Le péché existe quand on se détourne du dharma, quand on suit ses impulsions instinctives et son intellect. La véritable essence de l'homme, son âme, n'est jamais souillée par le péché, et ne peut jamais être perdue ou damnée. Pourtant, il faut soigneusement éviter d’agir mal, car nos actions nous reviennent selon la loi du karma. Si on trébuche on peut toujours se racheter par la sadhana, la puja et le tapas (austérités). 

En tant que Sivaïtes, nous ne cherchons pas à strictement discerner entre bons et mauvais. Au contraire, nous comprenons que tous les humains vivent à la fois poussés par les instincts, l’intellect et leurs aspirations spirituelles. On devient instinctif lorsqu’on s’extériorise. Quand le moi domine, on est sujet à la colère, la crainte, l’avidité, la jalousie et la tendance à blesser nos prochains. Quand c’est le mental qui domine, on devient arrogant et belliqueux. Mais quand l’âme s’exprime, nous avons recours à notre superconscient, d’où découlent compassion, perspicacité, paix et compréhension. 

Quand on rencontre de la méchanceté, souvenons-nous qu'il s'agit d'âmes encore jeunes pour qui l’instinct animal est difficile à dompter. L'intellect dont ils ont besoin pour le faire n'est pas encore développé. Donc faisons preuve de compassion. Nous savons que le karma leur apprendra bientôt à bien faire et qu’en fin de compte il n’y a aucun mal intrinsèque. 

GURUDEVA : « L'hindouisme est joyeux, libéré des entraves mentales des diverses religions occidentales, d’un Dieu cru vengeur, de notions de péché originel ou de souffrance éternelle. »