« En Inde, je suis pèlerin »
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« En Inde, je suis pèlerin »


Le monde entier fut incrédule que Gandhi ait réussit à vaincre le grand et puissant empire britannique par sa simple campagne de résistance non violente. Martin Luther King Jr. rêvait de voir de ses propres yeux ce que serait un pays liberé par cette grande idée et fondé en elle.


C'était le 10 février 1959 et, après six longues journées de voyage, Martin Luther King Jr. était enfin arrivé en Inde. On l'accueillit avec grands sourires et guirlandes et, sans se soucier du décalage horaire qui lui pesait, on le convoqua tout de suite à une conférence de presse. « Quand je suis en d'autres pays, je suis touriste, » déclara-t-il aux deux douzaines de journalistes réunis "mais en Inde, je suis pèlerin ».

On l'assailli de questions. Était-ce vrai que le mariage interracial était illégal dans le sud des États-Unis ? La protestation non-violente pourrait-elle faire l'affaire en Afrique colonisée ? Était-il végétarien ?

Le boycott des bus de Montgomery trois ans plus tôt avait été suivi minutieusement en Inde, surtout parce que King, en tant que jeune leader du boycott, s'était basé sur les enseignements de Mahatma Gandhi. Maintenant, il allait passer un mois en Inde pour en savoir plus sur son héros et lui rendre hommage.

King prit connaissance de Gandhi en 1949 lorsqu'il étudiait au séminaire, un an seulement après l'assassinat de celui-ci, et tout de suite se mit à faire des recherches et écrire sur cet homme qui devenait très vite son héros : « Il dévoile à merveille l'œuvre et l'Esprit de Dieu » disait-il. Six ans plus tard, après l'arrestation de Rosa Parks, King mène le boycott de 381 jours qui le rendra célèbre. À propos de l'action directe non violente, il disait : « Le Christ nous a montré la voie, et Gandhi en Inde a prouvé qu'elle mène bien à l'objectif. »

King avait toujours rêvé de se rendre en Inde, mais son importance au sein du mouvement des droits civiques aux USA le retenait. Enfin, en 1959, l'occasion se présenta et, accompagné de son épouse Coretta Scott King et du biographe Lawrence D. Reddick, il put réaliser son rêve.

Partout en Inde, ils étaient invités d'honneur, King écrivit plus tard. Leurs journées étaient chargées à l'extreme, et ils durent refuser des centaines d'invitations. Au site de crémation du Mahatma, King fut « profondément ému », selon un observateur, et s'agenouilla et pria longuement.

Il rencontra le Premier ministre indien, Jawaharlal Nehru, et le vice-président, Sarvepalli Radhakrishnan, proches collaborateurs de Gandhi pendant la lutte pour l’indépendance. Plus tard, dans ses mémoires, Coretta King déclarait que son mari avait « l'impression d'avoir rencontré George Washington, Thomas Jefferson et James Madison, tous en une seule journée ».

Il fit des conférences dans plusieurs universités, et pendant son séjour à Mumbai fut invité à séjourner dans la résidence privée de Gandhi. Il écrivit dans le livre d'or : « Avoir l'opportunité de dormir dans la maison où dormait Gandhi est une expérience que je n'oublierai jamais. »

Il tint une dernière conférence de presse et fit un discours à la radio le 9 mars, la veille de son départ, où il dit qu'il quittait l'Inde « plus convaincu que jamais que la méthode de résistance non-violente est l'arme la plus puissante dont disposent les opprimés dans leur lutte pour justice et dignité humaine. »

Vous pouvez écouter cet audio en anglais.

Quatre jours plus tard, il est retourné à la chaire pour une cérémonie à l'occasion du dimanche des rameaux. Il prêcha au sujet de la vie et du martyre de Gandhi, le comparant à Jésus et à Abraham Lincoln. Il leur a raconté - six ans avant la marche de Selma à Montgomery - de la marche du sel en 1930, lorsque Gandhi mena des millions de personnes en une marche de protestation non violente longue de 351 kilomètres contre une loi injuste. Des centaines de personnes furent battues par les autorités britanniques et plus de 60 000 furent arrêtées, mais « l'empire britannique savait dès lors que ce petit homme avait mobilisé le peuple indien au point où il ne pourrait plus jamais etre vaincu » leur dit-il.

Il conclut par cette phrase inoubliable, « C'est l'une des étranges ironies du monde moderne que le plus grand chrétien du 20ème siècle n'était pas membre de l'Église chrétienne. »


Six ans après sa visite en Inde, King conduit des marches de protestations aux Etats-Unis, non violentes comme celles de Gandhi.


Ici, les manifestants sont bloqués par la police qui les ordonne de faire demi-tour. Ils refusent. Alors les policiers attaquent.


Ce jour se nomme le Dimanche du sang. Soixante sont blessés grièvement. Mais à l'instar de Gandhi et de ses braves disciples, aucun manifestant ne riposte.

Ces trois photos sont gracieuseté de la History Channel,



Traduit de l'anglais et légèrement condensé par hindouisme.org

 

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