La pureté de notre élan
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Manuscrits lémuriens

Origines, histoire et destin de l’humanité

Satguru Sivaya Subramuniyaswami

Chapitre 23


La pureté de notre élan

293 Un moine qui voyageait entre monastères en tant que porteur du champ de force était toujours considéré comme un agent direct de notre guru. Les gurus sivaïtes avaient beaucoup de ces agents, avec qui ils s’entretenaient en divers lieux du monde astral, formant ainsi un groupe émettant instructions, directives et la force d’accomplir la mission. Souvent, ces porteurs de force spirituelle ne s’introduisaient pas dans les monastères qu'ils visitaient, mais vivaient près du mur, s'entretenant secrètement avec le conseil des aînés et faisant part des souhaits du guru et du but de la mission. À l'extérieur, on les traitait comme tout autre moine cherchant à entrer au monastère. L'un des principaux objectifs de cette mesure était d’équilibrer l'intensification de l’expérience pour l’un et l’autre. Ceci maintenait nos standards. Si l’un des moines faisait certains tapas auxquels notre Dieu et les devas participaient pour l’aider à dénouer les enchevêtrements spirituels, ou s'il apportait des innovations au service de son guru ou collaborait directement avec son guru, on ne le considérait jamais comme membre du groupe des aînés. Cela est dû à son implication intérieure spécifique et préalable avec les devas et son guru. Le conseil des aînés surveillent de près les moines de cette catégorie  et les interroge une fois par lune sur leur tapas et comment il se déroule, afin qu'ils ne s'éloignent pas inconsciemment du monastère et y vivre une vie personnelle, négligeant ainsi sans le savoir leur tapas, chose qui est déjà arrivée. Voilà la raison de cette supervision étroite, pour maintenir les normes élevées que nous recherchons tous. 


Rupture de la résidence après neuf jours

294 Nous avions une coutume pour que le monastère demeure efficace. Si un moine, après avoir été accueilli, s'absente pendant plus de neuf soleils complets, soit une phase, il perd son ancienneté de résident et, à son retour, doit passer une pleine lune à supplier auprès du mur pour se réajuster à notre tonalité subtile. Cette simple coutume renforce le monastère tout entier. Même si on l’invite quand même pour qu’il fasse ses tâches quotidiennes, on lui attribue un lieu de résidence à lui dans le devasthānam, comme pour tous les sādhakas une fois qu'ils ont été accueillis au monastère, pour qu’ils y vivent reclus, en solitude, loin des allées et venues des moines et des aspirants sādhakas demeurant dans les salles principales du devasthānam. 


Les courants purificateurs du darshan

295 Être membre du conseil des aînés n'a aucun rapport avec l'épanouissement ou la réalisation divine. Nous ne sommes tous que des vecteurs du darshan divin. Les dévas mettent de côté notre rang individuel tandis que le darshan se répand en nous. Le fait même de faire partie des aînés est un épanouissement, le darshan étant une cascade tombant sur nos têtes, nettoyant et purifiant le système nerveux animal de ses souvenirs. 


Réalisation et service désintéressé

296 Ce n'est pas la réalisation spirituelle du Soi que nous recherchons dans nos monastères, bien que ce soit le but final que nous atteindrons, notre raison d'être sur cette planète. Nous cherchons plutôt à servir notre guru dans sa mission, à mettre  les śāstras en pratique, nous adonner à notre sādhana, bien faire notre tapas quand il se présente, être précis dans toutes nos entreprises philosophiques--ainsi s’assure notre grande destinée, le Soi. C'est par l'abandon total du petit moi, à l’intérieur et à l’extérieur qu’on se rend au lumineux darshan de notre Dieu, ce qui fait  disparaître les événements passés et les prémonitions négatives qui pourraient perturber le système nerveux externe et le renforcer. Ce sont les êtres réalisés, ceux qui ont réalisé le Soi-Dieu, qui sont les générateurs de certains types de darshan. L'être non-réalisé n'est que le conducteur. Par conséquent, si le conseil des aînés se composait d'êtres réalisés, le monastère serait à la fois un puissant générateur et conducteur. Cependant, si ce groupe ne comprenait que des conducteurs de darshan, le monastère serait un monastère de consommateurs, diffusant le darshan. Par conséquent, le Dieu et le guru lui-même, ainsi que les devas, auraient à générer la puissance de ce monastère, en même temps que celui-ci puiserait la force des autres monastères qui, eux, génèrent le darshan. 


Connectivité, conductivité, continuité 

297 Des objets d'or placés à proximité les uns des autres forment de puissants conducteurs, quand on ne les déplace pas. Lorsqu'on les déplace, une part importante de leur pouvoir se perd, car les êtres des plans subtils ne sont ainsi plus en contact avec eux. De même, si l’on interchangeait souvent les  membres du conseil des aînés, la puissance du monastère s’en trouverait diminuée. Mais s'ils restaient en place et grandissaient en transparence et en humilité, la cascade de darshan n’en serait que plus abondante, et le monastère deviendrait son aboutissement-même, sa raison d’être. Telle est notre philosophie. 


Résolution des difficultés par les artisans 

298 C'est notre guru qui est le chef absolu et unique du monastère. Le conseil des aînés est un organe d'équilibre, un rassemblement des forces mûres du monastère. Par conséquent, si un artisan ou cadre ne formait pas quelque nouveau moine correctement, celui-ci commençait à tirer sur le groupe des aînés, car c'était effectivement ces mêmes aînés et les dévas responsables de lui qui l’introduisirent au monastère. Pour corriger la situation, les aînés invitaient l’artisan ou le cadre à les joindre, afin qu'aucune tâche extérieure exigée du jeune moine ne soit trop difficile pour lui, ce qui l’introduirait dans la confusion mentale. Nous surveillions la formation des jeunes de près car il y avait là possibilité de bloquer le darshan assez rapidement. 


Dieux, Guru, artisans, groupe des aînés

299 Chaque artisan et cadre se sentait un apprenti de notre Guru et de notre Dieu. Ainsi, au fond, chacun était un apprenti des grands Dieux qui guidaient les yugas et les autres univers. Les Dieux se sentaient redevables au Soi Dieu, tout comme chacun d'entre nous au monastère. Cette attitude d'humble apprenti persiste donc tout au long de notre vie et constitue notre force. De temps en temps, le Dieu apparaissait sur le piédestal et donnait des instructions précises aux artisans et aux cadres, comme le faisait notre Guru. Les artisans et les cadres se tournaient alors vers le conseil des aînés pour demander quand ils pourraient commencer à mettre en place ces instructions. L’Umāgaṇeśa, à son tour, remettait la proposition aux pieds du Guru pour lui donner l’occasion de réaffirmer ou amender l’instruction. Le groupe choisissait le moment car il n'était pas permis que deux activités se déroulent en même temps. Chaque monastère remplit une certaine fonction pour notre culture, porte le darshan d'une manière spécifique. Tous se ressemblent, mais chacun est unique. 


Préparation au changement

300 Lorsqu'un changement était amorcé, le conseil des aînés, l'artisan responsables ainsi que certains de ses apprentis, discutaient longuement des moindres détails de ce qui adviendrait afin que le changement se manifeste aisément au lieu de causer de la confusion et un retour des forces sur le système nerveux des membres du conseil. Comme beaucoup d'aînés appartenant à ce groupe étaient artisans et cadres, ils prenaient très au sérieux ce processus de formation des moines pour les préparer au changement à venir et étaient minutieux et précis pour s'assurer qu’ils comprenaient bien et pouvaient réaliser chaque phase de l'opération. Si dans le système nerveux du conseil l’on ressentait quelque résistance de la part d'un stagiaire-apprenti, d'un artisan ou d'un cadre, on interrompait le projet pour invoquer les mondes astral et causal au temple afin de lever les barrières subtiles avant de le reprendre. 


Suivi de la résidence

301 Pour déterminer qui fera partie du conseil des aînés, il faut d'abord connaître la durée de résidence de chacun dans le monastère, ne comptant pas, bien sûr, ceux qui supplient auprès du mur, puis appliquer la formule mathématique qui suit ce calcul. Nous suivons de près combien de temps les moines ont vécu près du mur pour nous assurer de ne pas nous mettre à penser qu’une résidence permanente s'y est établie.


Blanc, jaune, orange

302 Quand les membres du conseil sont majoritairement des sādhakas en blanc, nous savons qu'il s'agit d'un monastère de sādhakas. Si la majorité est en jaune, en tapas, on sait que c'est un monastère de tapas. Mais lorsque des sādhakas en blanc apparaissent parmi les aînés d’un monastère [autre qu’un monastère de sadhakas], cela montre peut-être qu'ils sont restés trop longtemps dans ce monastère sans intensification de leur sādhana, ou qu'il n'y a pas assez de moines en orange pour porter le darshan et l'équilibre du monastère, car il faut se rappeler qu'un sādhaka cherche à transformer le karma et le dharma et qu'il a besoin de tout le darshan possible pour l’aider dans cette tâche. Par conséquent, il y a des raisons bien nettes pour lesquelles le sādhaka n’est pas en jaune ou en orange. S’il y a surabondance de moines en jaune, cela indique que le monastère est en train de perdre son ancienneté de moines en orange, et qu'il faut ajuster sa population pour tenir le darshan. Pour ainsi l’ajuster, notre Guru envoie des moines aînés vêtus d’orange pour supplier au mur de ce monastère. 


Plans astraux détaillés pour les monastères

303 L’objectif du monastère de sādhakas, par conséquent, était d’arriver dès que possible à ce que le conseil des aînés soit tout en orange, afin que le monastère réalise pleinement sa destinée en diffusant pleinement le darshan. Il y a dans notre région des groupes de moines sadhakas qui vont ci et là ensemble, ne séjournant nulle part plus de trois lunes et n'établissant un monastère que lorsqu'apparaitraît un CA en orange. Ainsi, le darshan pourrait se répandre à partir d'un seul lieu. Nos prophètes disent que ces monastères de sadhakas établiront les schémas pour la vie monastique tout au long du kali yuga, jusqu'à ce que ces textes célestes soient redécouverts à la fin de cette période et que soient rétablis les aspects subtils de la vie monastique sivaïte. En ce moment même, nous plaçons de longs textes dans l'ākāśa, traitant des monastères de sādhakas, et suggérant comment ils seront administrés tout au long du kali yuga. Certains de ces textes seront mystiquement recueillis de l'ākāśa par nous-mêmes lorsqu’alors nous nous incarnerons. Ce seront nos śāstras, nos directives de conduite que nous écrivons présentement, en tenant compte de l'obscurité descendue sur les esprits en ce temps-là. 


Concernant les frères biologiques au monastère

304 De temps à autre, deux frères biologiques étaient admis dans l'un de nos monastères. Le plus jeune des deux en âge physique, doit constamment se prouver extrêmement inébranlable, tenace et prier pour la grâce divine et que les dévas l’aident à se transformer jusqu’au cœur de lui-même. C'est le tapas du frère cadet. S'il n'accomplit pas bien ce tapas, son frère aîné et lui (et de préférence le premier né) pourraient, en raison des liens du sang, stagner dans l'épanouissement, ce que bien sûr, le CA empêcherait après une certaine période et beaucoup de patience. C'est le premier-né qui est autorisé à faire des tapas en jaune et en orange. Le deuxième, troisième ou quatrième né peut porter du blanc. Mais si le deuxième, troisième ou quatrième né entre au monastère où ne réside aucun autre frère, il est permis qu’il porte le jaune, puis l'orange et qu'il effectue les tapas appropriés, mais nous n'admettrions pas au monastère ou au devasthānam un frère plus âgé que lui. Un frère plus jeune pourrait, bien sûr, venir et porter du blanc, faire sādhana et rendre service. C'est par les liens du sang du plus âgé que le jeune est entraîné dans un épanouissement comparable, à condition qu'il s’adonne diligemment à rester humble, n’attirant jamais  l'attention sur lui, et à changer de nature par la grâce des pujas régulièrement prescrites. 


Tapas de renoncement pour les fils de riches

305 De temps à autre, le fils d'une famille riche suppliait d'entrer au monastère et de se vêtir de jaune et d'orange. Pour y arriver, il avait à régler toutes ses diverses attaches matérielles et on ne l’autorisait à donner que ce qui lui appartenait personnellement, et ceci pour le bien de tous. C’est avec toute sa famille qu’il devait faire face à ce tapas de renoncement, une fois la permission du CA obtenue. Lorsque le renoncement était autorisé, le renonçant et toute sa famille se réjouissaient beaucoup et cette réjouissance le suivait lors de son entrée au monastère, où il polariserait le darshan, accomplissant ainsi sa destinée. 


La révérence envers l'artisan

306 Pour l'apprenti, les artisans et les cadres étaient des canaux terrestres apportant ici ce qui était déjà achevé sur les plans intérieurs. Ce sont eux qui ont une communication directe avec les dévas de la création qui ouvriront les portes intérieures afin que des compétences précises commencent à se manifester et se déployer en lui,  l’apprenti. Par conséquent, chacun des apprentis approchait son artisan ou son dirigeant avec humilité et réceptivité, en prenant soin de ne jamais le voir comme une simple personne physique ou de chercher à le manipuler pour des raisons personnelles. Les artisans et les cadres veillaient également à ne pas faire preuve de favoritisme envers les apprentis. Ainsi, chacun se valorisait uniquement par ses compétences. Chaque artisan et cadre, bien que de natures différentes, certains en jaune ou blanc et d'autres en orange, se distinguaient par leurs compétences et leurs capacités à les transmettre humblement. Car il n'y avait qu'une récompense, celle de l'excellence et de la précision dans tout ce qu'ils faisaient, et toute reconnaissance revenait uniquement aux devas et aux Dieux. 

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